Le roman

Pour commencer le roman.

Modérateurs : Amaury, gg

gg
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Re: Le roman

Message par gg »

A l'extérieur, Offman tripotait la bague. Franchement, c'était bizarre ! Il avait l'impression qu'il possédait cette bague depuis toujours, quelle était comme un membre de sa famille.
- Elle est jolie, hein ? lui demanda Machin. J'ai une sensation étrange quand je la tiens.
- OUi, là, je suis entièrement d'accord, intervint l'Intello. Je trouve qu'on dépasse largement le cadre du rationnel avec cette bague.
Le changement de voix surprit Offman et le fit sortir de sa simili transe.
- Ouais, ouais, ouais... C'est vrai que c'est bizarre.
Il leva la tête et regarda autour d'eux. Ils étaient seuls dans le jardin. Bon dieu ! Il n'avait même pas vu que les autres étaient partis.
- Et si on se barrait ? Il n'y a personne.
- Ouais, lança Dragon. Enfin un mec avec les pieds sur terre.
- Comment ? demanda l'Intello. La propriété est surveillée. Il y a des gardes près des murs extérieurs.
- Je sais, dit Offman. Mais si on pique la vieille Bentley qui est dans le garage et qu'on se barre avec, ils n'auront pas le temps de nous arrêter. C'est un véritable tank cette bagnole.
- Heu... fit Machin. ça ne vous gêne pas de partir avec un cinglé ?
- C'est vrai ça, remarqua l'Intello. Pourquoi voulez-vous partir avec nous ? Et puis, comment savez-vous qu'il y a une bentley dans le garage ? On ne sait même pas où est le garage.
C'était vrai que c'était étrange... pourquoi avait-il songé à partir avec Machin ? Et encore plus étrange, il n'arrivait à se voir s'enfuir sans lui.
Il secoua la tête, comme pour en évacuer les idées.
- Merde ! Tu me suis ou pas ? On s'en fout du pourquoi. Et tu n'es pas cinglé, tu es une hydre.
- Ouais ! clama Dragon. Il a raison, on s'en fout du pourquoi, on se barre et on éclate tout sur notre chemin.
- D'accord, susurra plus calmement Machin, on s'en va.
- Oui, admit l'Intello. Partons. Au passage, je tiens à vous faire remarquer que nous sommes tous d'accord, c'est rare. En revanche, de quoi parlez-vous à propos de l'hydre ?
- Plus tard. J'aurais des choses à te dire, mais on n'a pas le temps. Pour l'instant, dis-toi que les trois personnalités, c'est normal. C'est tout, tu n'es pas fou. On y va ?
- Il a raison, commenta l'Intello. Il faut se dépêcher
- Si tu le dis, répliqua Machin.
Lui était un peu sceptique : pas fou, pas fou... ça demandait encore à être prouvé. Il aurait bien aimé avoir quelques explications maintenant. Pourtant, il avait une confiance aveugle en Offman - aveugle et plus qu'étrange si on considérait le fait qu'il y a peu, il avait essayé de le tuer.
- Je récupère la bague, ordonna Dragon.
Offman la posa dans la main tendu. Il y avait du regret dans son geste, mais bizarrement il savait que Machin ou l'Intello et même Dragon en prendrait soin. L'important, maintenant C'était d'aller au garage, piquer la bagnole et foncer au travers de la propriété. Tous les deux... ou tous les quatre.
ceci est un jeu, en aucun cas la réalité. Je précise, on ne sait jamais :lol:
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Amaury
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Message par Amaury »

Dors se leva après les quelques explications hésitantes de ses comparses et déclara :
- C'est bon, vous m'avez convaincu, je vais les tuer tous les deux !
Les deux autres personnes présentes dans la pièce échangèrent un regard interdit et se levèrent d'un bond pour faire obstacle au dragon blanc.
Dans une autre pièce de la maison, un autre dragon se concentra pour prévenir télépathiquement le seul membre de son gestalt qui pourrait l'arrêter.
- Dors, s'écria Julien, je ne peux pas te laisser faire ça ! En plus, ce serait une rupture de contrat ! Pense à ta réputation !
- M'en fout ! Vous m'avez bien baiser dès le départ avec votre histoire à la noix ! Attend que je parle de tout ça sur The Claw et on verra qui sera dans les emmerdes !
Julien pensa immédiatement que se tenir entre un blanc décidé à passer par une porte et ladite porte n'était pas une si bonne idée que ça.
Killayana profita de cet intermède pour passer subrepticement derrière Dors, préparant une attaque qu'elle espérait assez foudroyante pour ne pas avoir à subir un long combat à l'issue incertaine. Wilfried profita du fait qu'il quittait les fourneaux pour emmener un rouleau à pâtisserie qu'il espérait fracasser sur la tête dure de cet insupportable dragon blanc.
Tous les protagonistes se préparaient qui à du sang, qui à des larmes quand le craquement la porte du garage les en détourna.

je me suis permis de modifier un truc : elroy n'est pas une wyvern, c'est un blanc :)
Ca y est, je suis le maître du monde !

Viendez si vous l'osez !
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- Qu'est-ce que c'est ? s'exclama Julien.
- Un craquement, répondit Dors en souriant.
Ce qui lui attira un regard peu amical de son ami.
- On s'arrête là ? proposa Killayana.
Les deux garçons qui allaient sortir de la pièce prirent le temps de la regarder. Elle ne semblait pas s'inquiéter outre mesure du boucan.
- OK, accorda Dors, mais ce n'est pas fini. Il faut qu'on discute sérieusement, et avec tout le monde.
Julien ne dit rien, mais son soupir de soulagement était plus qu'éloquent.
- Ca vient d'où ? enchaîna-t-il.
Personne n'eut le temps de répondre que le bruit d'un moteur rugissant se fit entendre devant la maison. Il y eut le boucan d'un dérapage contrôlé sur le gravier. Puis, le moteur s'éloigna.
Par la fenêtre, ils virent le cul d'une grosse voiture qui s'éloignait sur le chemin.
- Il est pressé le mec, constata Dors.
- Les mecs, dit une voix dans leur dos. Offman et Machin. Ne me dites pas que vous les avez laissés tout seul dans le jardin ?
Le trio se retourna et virent Wilfred qui se tenait dans l'embrasure de la porte, un rouleau à pâtisserie à la main et un superbe tablier décoré d'un poisson rouge aux gros yeux.
Dors, Julien et Killayana se regardèrent les uns les autres. Ils eurent une mine quelque peu déconfite.
- Nous pensions que vous le surveilliez et que vous nous avertiriez ? rétorqua Killayana avec une certaine mauvaise foi.
- Le docteur vous surveillait vous. C'est le bruit qui l'a alerté. Je crois que nous avons sous-estimé Offman et la puissance de leur gestalt. Ils ont été très rapides.
- Pas ma faute, dit Dors en levant les mains.
- Il faudrait peut-être les poursuivre, non ? lança Julien.
- Si les garde les arrêtent au portail, pas besoin, affirma Wilfred.
- Ben, si ce n'est pas le cas ?
Killayana lui mit une tape à l'arrière du crâne.
- Vous voulez lancer une poursuite en voiture ? Dans la rue, là comme ça ? Tant qu'à faire, autant appeler la police...
- Désolé.
Dors rigola doucement : "Putain, quel merdier ! Je le dis depuis longtemps, c'est une mission de merde."
- S'ils sortent, nous les retrouverons. Machin ne connait que les hôpitaux et Offman n'a pas de vie en dehors de son ancien groupe d'alchimistes. Nous connaissons toutes leurs planques. Ils referont rapidement surface. Aussi bien, ils reviendront tout seul.
Dors regarda Killayana. "Avec la mentalité de Dragon et celle de l'Intello, tout ça avec Offman, à mon humble avis, mademoiselle, vous vous fourrez le doigt dans l'oeil jusqu'à l'épaule."
Il conclut par un retentissant : "Allez les petits, soyez libres, tracez votre route !" en levant le bras droit le poing serré. Ce qui lui valut quelques oeillades assassines de la part des autres.
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Message par gg »

Machin s'accrochait où il pouvait. La voiture respirait le luxe et le cuir, mais elle n'était faites pour un rodéo sur une allée gravillonneuse et tourmentée. Il n'en revenait d'ailleurs toujours pas d'être dans ce monstre roulant. A partir du moment où ils avaient pris leur décision, tout était allé très vite. Ils s'étaient mis à courir sur le chemin qui contournait la maison pour arriver devant une bâtisse plus petite. Il avait reconnu le garage à cause de ses grandes portes à coté d'une porte normale. En fait, cette dépendance, il n'en avait jamais vu que l'arrière. Tout en courant Offman avait crié : "Défonce la petite porte !"
Et oh surprise, il avait agi sans hésitation. Sans ralentir, il avait couru droit dessus. Dragon n'avait même pas tenté de prendre l'initiative.
La porte en bois n'avait pas fait un pli, elle avait carrément éclaté sous l'assaut de son l'épaule.
- Ca, normalement, c'est Dragon, avait tout de même lancé l'Intello d'un petit ton étonné.
Il avait pris le contrôle du corps, profitant de la surprise de Machin devant son exploit, juste pour constater les dégâts.
- Ouais, balèze le mec ! avait hurlé de joie Dragon. Je l'ai laissé faire.
La pièce dans laquelle ils étaient entrés tout en douceur s'était illuminée et ils avaient vu une Smart garée devant une énorme Bentley grise.
- On prend la grosse ! avait crié Offman. Cherche les clefs.
L'Intello avait pris la suite en charge. A eux deux, Offman et lui, ils avaient trouvé rapidement un panneau avec plusieurs clefs dessus.
Le reste n'avait été qu'une formalité, Offman s'était emparé des clefs de la main de l'Intello, et ils étaient montés en voiture.
- Sors, avait crié Offman. Aide la portel à s'ouvrir, autrement ça va être trop long.
Pris dans la tourmente, il avait obéi. Du moins, Dragon avait obéi. Machin était encore surpris de la confiance que ce monstre paranoïaque semblait accorder à Offman.
Dragon s''était arcbouté sous la porte qui commençait à se lever et il avait tiré vers le haut le plus fort possible. Il y avait eu un bruit de métal qui casse et la porte s'était tout d'un coup enroulée sous le plafond.
- Monte, avait crié Offman tout en faisant rugir le gros moteur de la voiture.
Machin avait eu tout de même un soupir de soulagement en constatant qu'Offman ne l'abandonnait pas. Il avait ensuite longé une Vel Satis qu'il n'avait pas vue car cachée par la Bentley et était monté dans la voiture.
Depuis, à la place du mort, qui n'avait jamais aussi bien portée son nom pensait-il, il tentait vainement de ne pas être balloté dans tous les sens.
Et le pire arrivait, ils étaient en vue du monstrueux portail métallique. Avec deux hommes devant et d'autres qui couraient vers eux dans le jardin.
A coté de lui, tout en maugréant, Offman appuyait comme un malade sur un bouton du tableau de bord en acajou.
- ça ne s'ouvre pas, constata l'Intello en surveillant le portail immobile. Ils ont dû couper le système.
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Mizu Hanayuki
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Message par Mizu Hanayuki »

Alors que Julien semblait paniquer, et que Dors se marrait franchement, Killayana n'avait pas l'air de s'inquiéter outre mesure. Tous étaient tellement préoccupés par la fuite de Machin et d'Offman que personne ne pensait à la regarder. Et que personne ne s'aperçut qu'il y avait un vide à l'endroit où elle se tenait une seconde auparavant. Dehors, Offman avait décidé de ne pas se laisser arrêter par le portail, et ayant neutralisé les deux gardes les plus proches, leur fouillait les poches dans l'espoir de trouver quelque chose qui puisse les sortir d'ici. Soudain, sans qu'on sache pourquoi, le portail s'ouvrit. Sans se poser de question sur sa bonne fortune, il sauta au volant de la Bentley et démarra en trombe au moment même où les gardes atteignaient presque la voiture. La fumée du pot d'échappement les arrêta net dans leur poursuite. Et le docteur Thiébaut considérait sérieusement la possibilité de s'arracher les cheveux devant ses écrans, alors que Wilfried semblait hors de lui (chose rare chez le majordome). Julien se cacha la tête entre ses mains, atterré, et Dors partit d'un éclat de rire joyeux. C'est ce moment que choisit Killayana pour réapparaître et murmurer à son oreille, le surprenant :
- Alors, une partie de chasse te tenterait-elle?

Les autres la regardèrent avec des yeux ronds; elle semblait plus malicieuse et mystérieuse que jamais.
- Tu as une idée de comment les suivre? demanda prudemment Julien.
- Peut-être bien... fit-elle, profitant de la surprise qu'elle provoquait.
Elle pirouetta sur elle-même, jouant de son effet comme une actrice, et elle s'adressa à Wilfried :
- Dors, Julien et moi-même partons ce soir. Je compte sur vous pour nous fournir avant notre départ des portables avec une ligne directe donnant dans le bureau du Dr. Thiébaut, de la corde, l'accès à un compte bancaire fourni pour payer la recherche, un ordinateur portable avec accès à The Claw, et bien sûr, toutes les armes que ces messieurs estimeront nécessaires. Je m'occupe de la voiture, et ne prévoyez aucune arme pour moi. Jusqu'à ce soir, j'ai deux trois choses à organiser pour notre petite escapade, je vous laisse. Ne perdez pas de temps.
Sur ce, elle les planta là, encore étourdis, et sortit de la pièce.

Dors sembla assimiler ce qu'elle avait dit à ce moment-là et cria, bien inutilement :
- Mais, mais... pourquoi je dois venir moi???!!!
Un rire moqueur qui s'estompait dans le lointain fut sa seule réponse. Le blanc donna un coup de pied rageur dans le mur, les mains dans les poches et se mit à bouder comme un enfant. Julien, lui, semblait très amusé, et incertain quant au fait qu'ils puissent tous trois trouver le gestalt naissant avant qu'ils n'en vinssent à s'étriper. Wilfried, pour sa part, était, euphémisme, un brin curieux de voir comment tout ceci allait tourner...

Dans son bureau, Thiébaut, lui, était de beaucoup moins bonne humeur que son neveu. Il fulminait. Le sourire de Wilfried, soudain, disparut, et il quitta les deux jeunes dragons pour aller le retrouver. Dès qu'il entra dans le bureau, il referma précipitamment la porte alors que Thiébaut se retournait vers lui en vociférant :
- Mais commet se permet-elle? Et elle était censée les protéger! Pas les laisser filer! En plus on dirait que ça l'amuse!
Il continuait sa tirade, ses yeux jetant des éclairs. Wilfried essaya de l'interrompre pour lui parler, mais il ne l'écoutait pas. Alors, résolument, il marcha sur lui, et posa son doigt sur ses lèvres pour lui intimer le silence. Thiébaut le regarda ébahi : il ne s'était jamais permis ce genre de geste intime auparavant. Décidément, c'était la journée des surprises. Voyant qu'il avait enfin toute son attention, Wilfried déclara :
- Chut Alexandre, calme-toi. Je ne pense pas qu'ils courent le moindre danger. Et elle a l'air de savoir exactement quoi faire. De plus, n'était-ce pas toi qui voulait observer la formation du gestalt à l'état naturel? Crois-tu vraiment qu'en restant enfermés ici, couvés dans leur petit cocon, ils auraient eu la moindre chance de développer leurs aptitudes? Cette fuite introduit un élément fondamental pour un gestalt : la contingence. Alors cesse de stresser, de tout ceci pourrait résulter beaucoup de bien.
- Comme beaucoup de mal! s'exclama Thiébaut, le doigt de son ami toujours pressé contre ses lèvres, ne pouvant résister à une impulsion.
Il rougit alors incompréhensiblement.
- Le pessimiste te sied mal! Tu ne dois pas les protéger comme une mère poule! Ils ne sont PAS notre gestalt! le réprimanda Wilfried, ce qui lui valut un regard sidéré de son ami et maître.
Il ne lui avait jamais parlé ainsi! Vexé comme un enfant, Thiébaut écarta la main de son ami d'une tape sèche puis se leva pour sortir de la pièce en claquant la porte et en lui glissant au passage :
- Je ne te demande pas ton avis!! Puisque tu es tellement en admiration devant cette fille, fournis-lui ce dont elle a besoin et ne me dérange pas."
Wilfried baissa la tête et soupira, murmurant pour lui-même :
- Décidément, je ne trouve jamais les mots...
Un sourire triste s'étala sur son visage, naturel un instant, avant que son instinct professionnel ne reprenne le dessus, et qu'il ne se mette à organiser le voyage.
Modifié en dernier par Mizu Hanayuki le jeu. 01 mars 2012, 03:35, modifié 2 fois.
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Mizu Hanayuki
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Message par Mizu Hanayuki »

"On est liiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiibres!" S'exclama Machin, incrédule. Pour la première fois de toute sa vie, il était enfin délivré de toute surveillance. Intello, amusé, commenta :
"Oui, enfin, ils ne vont pas nous laisser nous enfuir, surtout avec une bague dont je devine qu'elle a plus qu'une valeur monétaire. Ils vont sûrement se lancer à notre poursuite."
Dragon, pour une fois, se tenait tranquille, savourant lui aussi le parfum de la liberté. Offman, pour sa part, se disait que décidément, il avait complètement perdu l'esprit pour s'enfuir de chez des dragons assez puissants pour l'avoir capturé, et suffisamment magnanimes pour lui offrir une place en or alors qu'il était technomancien, en emportant en plus avec lui une hydre très précieuse et une bague dont il se doutait qu'elle devait valoir au moins autant que le sujet d'étude. La prochaine fois, il ne faisait pas d'illusion, c'est la mort qui l'attendait. Et ce qui était le plus fou, c'est qu'en cet instant, c'était le cadet de ses soucis, et qu'il se sentait aussi euphorique que Machin, et qu'il le comprenait intimement, alors même qu'il le connaissait à peine...
Puisque de toute façon il allait mourir, autant en profiter jusque là!

"Bon, les enfants, on va où?"

Là, Machin le regarda interloqué. Il ne s'était jamais vraiment posé la question. Pour lui, l'univers se résumait à des murs blancs, et plus récemment au château. Il était perdu dans le monde extérieur. Dragon, lui, s'en moquait totalement.
Intello sembla avoir déjà envisagé le cas de figure :
"Monsieur Offman..."
Offman le coupa :
"Franck! Je crois qu'on risque de rester un petit bout de temps ensemble, alors autant que tu (vous?) utilises mon prénom."
"Franck... j'imagine que vous savez quel genre d'homme est le docteur Thiébaut."
"On peut dire que je connais sa réputation, oui."
"Pouvez-vous nous mener dans un endroit où on puisse être à l'abri de son influence, le temps que vous nous expliquiez ce qui se passe? J'ai comme l'impression que vous en savez bien plus que nous."
Offman réfléchit. Il n'allait pas livrer l'hydre aux technomanciens. Il ne savait pas pourquoi, mais il sentait que c'était hors de question. Trouver une planque hors de portée des dragons ne serait pas facile. Mais ils ne lanceraient peut-être pas les recherches avant quelques heures, le temps de s'organiser. Donc ils avaient en gros une nuit tranquille, à la suite de quoi ils devraient trouver un endroit sûr. A ce moment là une idée folle lui vint à l'esprit : "non, certainement pas là!" murmura-t-il inconsciemment.
"Franck!" le reprit Intello "Je ne sais pas à quoi vous pensez, mais si c'est un endroit où ils ne nous chercheront pas, nous devons y aller!"
Offman soupira. C'était une TRÈS mauvaise idée, il en était sûr. Mais pour l'instant, il n'en avait pas d'autre. Il doutait qu'ils seraient ravis de le revoir, mais cela faisait pas mal de temps. Ils auraient surement oublié, se disait-il sans grand espoir.
"Ok! Mais si ça tourne mal, ce sera de ta faute!"
Il prit donc le chemin de la nationale menant à Bordeaux. En ville il y avait beaucoup de dragons, et beaucoup d'humains. De quoi se fondre dans la masse. Et les retrouver.
Modifié en dernier par Mizu Hanayuki le jeu. 01 mars 2012, 03:47, modifié 1 fois.
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Message par gg »

s'il y a une description de la ville... je te la laisse :) , la dernière fois que je suis passé à bordeaux, je devais avoir 13, 14 ans... et je n'ai fait qu'y acheter 3 couteaux de lancer :) et me dire : qu'elle est propre cette ville !
pour l'instant, je réfléchis, mais j'aimerais bien que tu (ou un autre) poursuives ton idée sur les mystérieux de bordeaux... tu sembles avoir une idée derrière la tête :) et ça m'embêterait de la gacher (mais si ce n'est pas le cas...)
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Message par Mizu Hanayuki »

xD pas de problème! Ben disons que c'est la première idée qui m'est venue quand je me suis demandé où ça pouvait se passer (rapport à l'UMD de Cadillac...) mais bon. Je peux poursuivre si tu veux. J'hésite par contre à raconter la virée de solo de Killayana. On laisse encore planer plein de mystère sur elle ou pas?

Et sinon oui, je peux continuer la virée de l'hydre et d'Offman, mais il y a toujours possibilité de faire des trucs avec ceux qui restent chez Thiébaut dans la journée si tu veux. (au fait, je t'avais dit que je continuerai à développer Wilfried/Thiébaut, ça te plaît?)
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Re: Le roman

Message par gg »

vas-y franckie vas-y.... heu non, je délire, développe comme tu as envie... je verrais à écrire un truc dès que j'aurais une idée et un cerveau fonctionnel :)
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Re: Le roman

Message par Mizu Hanayuki »

La route défilait, et personne ne semblait les suivre. Machin, épuisé par les émotions, et bercé par le ronronnement du moteur, s'était endormi. Offman conduisait, perdu dans ses pensées. Il devait être fou... il n'était même pas sûr, tout compte fait, qu'ils soient étrangers à la magie. A l'époque il ne savait même pas que ça existait. Mais de toute façon, il valait mieux prendre des précautions. Et ensuite, il pourrait poser quelques questions... Il avait son idée pour trouver des dragons dans une ville. Hors du système. Renégats, ou êtres magiques. Certes, il avait été technomancien, et le premier contact risquait d'être tendu. Mais après tout, il se baladait avec un dragon à présent. Et comment expliquer à Machin sa vraie nature?

Machin rêvait. Il le savait parce que dans la réalité, il n'avait pas de griffes larges et tranchantes. Ni une peau squameuse à la couleur kaki. Ni un corps énorme. Ni deux autres têtes plantées chacune au bout d'un cou. Étrangement, il se sentait très à l'aise dans ce corps démentiel. Ce qui le confirmait dans son idée de rêve. Il n'y avait donc pas lieu de s'inquiéter. Il se regardait dans un miroir. Depuis une éternité. Il contemplait ce corps magnifique. Puissant. Et soudain, la tête du milieu - la sienne donc - lui dédia un grand sourire, et ouvrit sa gueule, découvrant une langue bifide sifflant entre des petites dents pointues.
"Bon, alors, quand est-ce que tu me libères?" Lui demanda la tête. Non, SA tête. Stupéfait, Machin sentit tomber sa mâchoire.
"Ferme ta bouche, tu vas gober une mouche!" Son reflet se mit à rire. Bon, il savait qu'il était fou, mais jusque-là, il ne s'était jamais parlé à lui-même. Enfin de Machin à Machin. Intello et Dragon étaient toujours facilement identifiables et différaient complètement de lui. D'ailleurs, à ce propos, la tête à sa droite lui parla, voix du reflet et voix réelle confondues :
"Il serait temps que tu te rendes comptes que nous ne sommes pas fous."
Dragon commenta :
"J'ai envie de viande décomposée..."
Et là, Machin se dit que finalement, ce rêve était loin d'être plaisant. La tête du milieu s'approcha, le fixant de ses yeux reptiliens, jusqu'à ce que son museau soit tout près et que sa langue rouge bifide vienne caresser le miroir.
"Franchement, ça fait des années que je suis emprisonné ici, et je commence à sérieusement m'ennuyer... Regarde, Dragon est déjà libre depuis longtemps, et Intello a récemment compris sa vrai nature. Il ne manque plus que toi. Je vais faire sauter les murs de cette prison cérébrale."
La tête se mit à donner des coups de boutoir, faisant trembler le miroir, et le sol sous les pieds de Machin trembla aussi. Il lutta contre les deux autres têtes pour prendre le contrôle du corps, et tenter de s'échapper. Mais Intello et Dragon s'allièrent et l'immobilisèrent face au miroir. Là, Machin se dit très fort : réveille-toi mon vieux!

Offman jura et écrasa la pédale de frein. Cet idiot de poids lourd avait bien failli le renverser. Le choc brutal venait de réveiller Machin qui dormait il y a peu comme un bienheureux, et qui regardait à présent autour de lui d'un air affolé.
"- Désolé, fit Offman avec une grimace.
- Tu es bien réel? demanda Machin.
- Oui, oui, acquiesça-t-il interloqué."
Machin soupira de soulagement, et sembla se calmer.
Ils arrivèrent bientôt à la sortie de l'autoroute, et la Bentley s'engagea sur les boulevards.
"J'imagine que tu n'as pas d'argent, supposa Offman."
Ce fut Intello qui répondit :
"- Nous avons passé notre vie en hôpital psy.
- Je m'en doutais... comme il est probable que les dragons aient trouvé mon compte, et que je n'ai rien sur moi, ça veut dire qu'on va pas dormir dans un 5 étoiles."
Offman prit la direction de Mériadeck. Il se déplaçait avec aisance parmi les petites rues jusqu'à atteindre un parking aux murs tagués d'immenses fresques.
"Je sais que ce n'est pas reluisant... mais pour cette nuit on n'a pas vraiment le choix."

Machin s'arracha à la contemplation de l'œuvre murale pour suivre Offman jusqu'à un squatt. Au moment où ils pénétrèrent dans l'immeuble à peine délabré, un sifflement discret retentit, et un visage méfiant se montra derrière une porte entrouverte.
"- Qui t'es toi?
- On a besoin d'un toit pour dormir cette nuit hors d'atteinte de la police.
- Eh! On n'est pas des criminels"
- Non, bien sûr que non, et nous non plus, fit Offman en souriant. T'as qu'à me fouiller."
L'homme ouvrit la porte entièrement et à un signe de sa main, une dizaine de punks avec des chiens qui puaient l'alcool et l'herbe apparurent tout autour, et s'immobilisèrent là, silencieux.
Il vint palper méthodiquement les vêtements d'Offman, et parut satisfait. Puis il s'approcha de Machin, et commença la même procédure, avant de s'arrêter pour le renifler d'un coup. Offman se dit alors qu'il aurait du prévoir qu'un des SDF pût être un dragon et qu'il n'était qu'un imbécile. Mais étrangement, le leader ne parut pas incommodé par l'odeur. Il fit un signe à ses hommes qui se détendirent. Certains partirent, d'autres se rapprochèrent, curieux.
"Mais il fallait me le dire tout le suite! Cousin!"
Et il étreignit Machin qui, n'y comprenant rien, se laissa faire. Offman se demanda quel dragon pouvait bien tolérer une hydre, même étant un rebelle. Celui-ci en tout cas n'était pas une hydre. Offman avait assez étudié les dragons pour en être sûr. Alors quoi?
"Alors comme ça vous fuyez la police? Mais suivez-moi, on va discuter de tout ça tranquillement..."
Il se dirigea vers l'escalier aux vieilles marches de pierre bordelaise, et les mena jusqu'à un salon éclairé et bien arrangé. Il s'affala sur un divan et les invita à prendre place. Machin, mal à l'aise, détailla du regard cet étranger si amical tout d'un coup. Il n'avait pas de crête comme beaucoup de ses compagnons, mais des cheveux noirs très lisses et très longs. De nombreux anneaux pendaient à ses oreilles, et un piercing ornait son arcade. Il était vêtu d'un jean troué, qui avait dû être bleu à une époque lointaine, et à présent tirait vers le blanc tellement il était délavé. Une chemise noire, incongrue, lui couvrait le torse et une cravate blanche pendait, lâche, autour de son cou. L'ensemble lui allait étrangement bien.
"Moi c'est Krane."
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Re: Le roman

Message par gg »

Dors et Killayana étaient assis à l'arrière de la voiture, Julien conduisait.
- Pourquoi allons-nous sur Bordeaux ? demanda Dors.
- Je vous l'ai expliqué plusieurs fois, soupira Killayana.
- Je trouve ça très vaseux, répliqua-t-il.
- Moi, je dis qu'elle fait partie de leur gestalt, lança Julien sans se retourner. Elle utilise les pouvoirs mystérieux des gestalts pour les retrouver.
Elle sourit.
- Encore cette histoire ? N'insistez-pas, je ne vous dirais pas mon origine.
- Pourquoi Bordeaux ? C'est vrai, moi j'aime bien Paris, ou Marseille. Pourquoi pas là-bas ? surenchérit Dors. Ce sont des villes très bien.
- Ce n'est pas vrai, vous faites exprès d'être stupide ?
Dors fit mine de réfléchir un instant avant d'admettre : "Oui, c'est vrai. J'aime bien, ça vous énerve. J'aime bien vous voir énervée." Avec un grand sourire.
Killayana le fixa froidement un long moment. Avant de capituler à son tour d'un sourire.
- Vous faites très bien l'imbécile. ça doit tout de même être votre nature profonde, répliqua-t-elle.
- Et en fait, c'est moi le muscle de l'équipe, dit Julien.
- Vous, taisez-vous et conduisez.
- Plaisanterie mise à part, je trouve presque vos pouvoirs de gestalt plus sérieux que votre théorie fumeuse, insista Dors.
- Où voulez-vous qu'il aille ? Il sait que nous connaissons toutes ses planques, tous ses amis. Quand on est dans une telle mouise, il ne reste plus que l'endroit où l'on a grandi. J'ai regardé son dossier, moi. Je reste persuadée qu'il va aller se réfugier dans un endroit qu'il connait et que nous ne connaissons pas, donc, dans son passé d'avant les technomanciens. Ce garçon est une personne fidèle, un homme qui aime avoir une base solide avant d'agir. Pas du tout votre genre, tête en l'air, prêt à partir à l'aventure en suivant le vent.
- ça fait mon charme, la coupa Dors.
- Vous ? Vous êtes plus fidèle qu'un chien. Je parlais à Julien.
Le susnommé gloussa, Dors s'étrangla presque.
- Quoi ? Vous respectez vos promesses, les coutumes, vous êtes fidèle à votre famille, vous avez le sens de l'amitié, vous avez même de la compassion... vous êtes un gentil bon toutou. Je suis certaine que vous feriez un bon mari... en dehors du fait que vous devrez manger votre femme...
La voiture fit une petite embardé tellement Julien se mit à rire.
Dors était vexé. Cependant, il devait bien admettre qu'elle avait plus ou moins raison. C'était vrai qu'il n'aurait rien contre une liaison stable, avec des gosses... et que ça le gênerait de devoir manger son épouse. Mais il le ferait.
Le voir dans un tel embarras, avec Julien qui rigolait à côté, mit Killayana mal à l'aise.
- Alors que Julien, regardez. Il travaille pour sa famille contre de l'argent, en cas de danger, il pense d'abord à sa sécurité avant celle des autres, il est manipulateur. Même avec ses amis, vous êtes bien placé pour le savoir et pourtant vous restez avec lui. Je suis certaine qu'il est tout à fait capable de s'enfuir au hasard, en quittant tout, misant sur son talent de persuasion pour s'en tirer. Lui, on ne peut pas compter dessus...
- Heu... la coupa à son tour Julien qui ne rigolait plus. Faudrait peut-être pas exagérer. Il m'est arrivé de prendre des risques pour lui. Nan , parce que quand même... et puis...
A l'arrière les deux autres se regardèrent en souriant pendant que Julien tentait vainement de se défendre.
ceci est un jeu, en aucun cas la réalité. Je précise, on ne sait jamais :lol:
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Mizu Hanayuki
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Re: Le roman

Message par Mizu Hanayuki »

Après qu'ils se soient tour à tour présentés, Krane leur demanda :
- Alors que fuyez-vous exactement?
Offman hésita un moment, et décida de jouer franc jeu. Il ne croyait pas que cet homme les trahirait.
- Un doré, qui a décidé de s'amuser avec Machin à l'apprenti docteur.
Krane fronça les sourcils.
- Dans le coin, il n'y en a pas des masses... et comment vous, sachant de toute évidence qui nous sommes, s'est retrouvé embarqué avec quelqu'un comme votre compagnon?
- Disons que je me suis retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Quant à savoir pourquoi je l'aide et je reste avec lui... moi-même j'ai du mal à expliquer une conduite aussi illogique, et qui va tellement à l'encontre de mes intérêts.
Krane les regarda pensivement, et ne fit pas de commentaire. Il se retourna vers Machin, qui visiblement l'intéressait énormément :
- Des nouvelles de la famille cousin?
- Euh, balbutia Machin, je n'ai pas de famille.
Comme Krane le regardait stupéfait, Offman commenta précipitamment :
- Il a été perdu pendant très longtemps, on l'a trouvé dans un hôpital psy.
- Perdu!!! C'est une blague? Qui en est responsable?
Tout ceci semblait le mettre dans une colère noire.
- Je n'en sais pas plus que vous là-dessus, hélas.
- Que cherchez-vous?
- Des armes, un logis à l'abri de ceux qui nous cherchent, et des réponses. Pas forcément dans cet ordre.
Machin regardait les hommes discuter, et il ne comprenait pas ce qui se disaient. Ils auraient pu aussi bien parler en martien. Soudain, il sentit qu'Intello tentait de prendre le contrôle. Il lutta : cet homme semblait avoir de la sympathie pour lui, s'il voyait qu'il était fou, il risquait de le renvoyer à l'asile. Mais curieusement, Dragon se ligua avec Intello contre lui! Du jamais vu! Il résista de toutes ses forces, mais fut obligé de lâcher prise.
- Il serait temps que vous nous expliquiez, ne croyez-vous pas? Même si Machin veut persister à croire que nous sommes fous, je sais que ce n'est pas le cas, et notre troisième personnalité le sait aussi. Puisqu'apparemment vous-même êtes comme nous, et que vous êtes le premier à vouloir nous aider, nous aimerions tout savoir.
Krane et Offman se regardèrent déconcertés. Offman sentait que de toute façon il n'aurait pas pu garder le secret plus longtemps.
- Attends, il est totalement inconscient de sa nature?
Offman acquiesça.
- Tu dis que nous sommes identiques... en fait ce n'est pas tout à fait vrai. Disons que nous appartenons à la même espèce, mais à des races différentes. Toi et moi sommes des dragons. Il y a plusieurs familles de dragons, chacune dirigée par un grand-père. Toi, tu es une hydre. Sous ta forme draconique - parce que nous pouvons quitter cette apparence humaine - tu as trois têtes. C'est pour ça que tu as trois personnalités.
-Si nous sommes de races différentes, pourquoi nous as-tu appelé cousin? remarqua justement Intello
- Parce que tous les grand-pères sont frères. Et puis c'est devenu une habitude parmi nous, les petits-enfants, que de nous appeler ainsi. Bon, je te ferai plus tard un cours d'histoire draconique accélérée, pour le moment, je vais voir ce que je peux faire pour vous. Pour les renseignements j'ai déjà une adresse en tête. Pour le reste...
- En fait, le coupa Offman, je sais où me fournir des armes, mais pour ça il faut de l'argent.
- Je vois. Je vais y réfléchir. En attendant, considérez cette demeure comme vôtre. Il y a des chambres libres au troisième, prenez la 305.
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Mizu Hanayuki
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Re: Le roman

Message par Mizu Hanayuki »

Après qu'ils se furent tous trois calmés, Julien avait continué à conduire en silence, légèrement vexé. Bercée par le ronronnement du moteur, Killayana s'était endormie, et sa tête avait par accident glissé sur l'épaule de Dors, qui restait planté là, rougissant, sans savoir quoi faire. Son visage était aussi magnifique au repos qu'au réveil, avec en plus un brin de fragilité qui la rendait adorable. Il sentait la chaleur de sa joue à travers le tissus de son T-shirt, et le rythme apaisant de son cœur. Sa poitrine se soulevait doucement avec régularité. Le vent s'engouffra dans l'Aston Martin métallisée (oui, elle avait fait les choses en grand), et fit voler une de ses mèches qui vint se poser sur ses lèvres frémissantes. Dors hésita un instant, et, pendant que Julien était concentré sur la route, leva une main tremblante pour repousser doucement la mèche derrière une oreille, frôlant le coin de sa bouche avec une douceur surprenante. Il soupira inconsciemment. Julien émit un petit rire :
- Quoi, tu es loin du doré que tu détestes tant, dans la voiture de James Bond, avec une fille sublime à tes côtés, en route pour une partie de chasse, et tu trouves encore le moyen de te plaindre?
Dors sursauta, comme pris en faute, et se ressaisit :
- Je te rappelle que jouer les séducteurs dans une voiture de luxe, c'est plutôt ton rêve à toi!
- J'avoue, concéda Julien. Plus sérieusement, que penses-tu d'elle, et de tout ça? Maintenant qu'on n'est plus épiés par mon oncle...
Dors s'arrêta pour réfléchir, un doigt pensif barrant ses lèvres.
- C'est une bonne question. J'avoue que je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme ça. Elle m'intrigue. Tu crois qu'elle est un être magique? Elle ne peut pas être une de nos cousines quand même!
- Quoique! Tu sais, nous sommes une génération plutôt nombreuse, et puis il y a les rebelles...
- Très juste. En tout cas, ça me fait mal de l'admettre, mais elle a l'air de savoir ce qu'elle fait. Par contre, cette histoire pue l'embrouille à plein nez. Qui leur a ouvert? Ils n'auraient pas pu partir sans aide! Et comment on fait si l'hydre voit soudain un dragon se transformer et essaie de faire pareil?
- Je pense que Wilfried réglera le problème du traître très vite, si toutefois il y en a un. Et si il voit un dragon, franchement, tant mieux, au moins il pourrait apprendre! Le pire serait que sous un choc il se transforme face à des humains. C'est le genre d'incidents qui fait du dégât. Et mon oncle n'aime pas réparer...
- Non, il est trop cartésien pour ça. Tant que Machin sera la personnalité dominante en tout cas.
Ils débattirent un moment, finissant par tourner en rond avec leurs questions. Julien expliqua un peu plus en détail ce qu'il savait des gestalt à Dors qui grogna :
- Combien d'humains je vais devoir couver pour le putain de sujet d'expérience de ton oncle? Je les bouffe en tartare moi, je joue pas à la nanny avec eux!
- Je n'en ai aucune idée... Mais je pense que si Machin apprend à se transformer, et que les êtres magiques se révèlent vite, tu n'auras peut-être pas besoin de les protéger. Surtout s'ils sont du genre de Killayana!
Dors se mit à rire doucement pour ne pas la réveiller. Julien leva les yeux vers un panneau :
- On arrive... tu crois qu'on devrait la réveiller?
Une voix douce les surpris tous les deux :
- Qui donc voulez-vous réveiller?
Killayana avait ouvert les yeux, et venait de se redresser. Dors regretta fugitivement sa chaleur, et rougit comme une pivoine, rougissement qui s'accentua plus encore quand il envisagea l'éventualité qu'elle ait pu rester éveillée tout ce temps. Elle souriait largement, comme amusée d'une blague secrète, et Dors se sentit visé. Pour la première fois, il espéra très fort que ce ne soit que l'effet de sa paranoïa. Killayana, sans daigner le soulager de sa gêne, guida Julien à travers les rues de la ville jusqu'à atteindre un immeuble du 18ème visiblement bourgeois. A peine la voiture arrêtée, elle en descendit d'un saut sans prendre la peine d'ouvrir la portière, et s'étira langoureusement, appréciant le soleil sur sa peau. Puis elle alla sortir un sac de la voiture, qui émit un "Klong" suspect quand elle le posa à terre. Elle lança les autres sacs qui occupaient le coffre à Julien et à Dors, ne gardant pour elle que son sac de voyage et celui-ci. Puis, elle ouvrit la porte avec une clef, et les guida jusqu'à leur appartement, au 3ème. La vue était belle, Dors devait l'admettre. L'appartement était agréablement meublé, et vaste. Il y avait trois chambres, et le frigo était rempli. Killayana s'installa d'autorité dans une des chambres qui donnait sur un toit en contrebas, et laissa Julien et Dors tirer les leurs à pile ou face. En entendant un juron, elle apprit que Julien avait gagné.
- Au fait, je sais qu'on a roulé toute la nuit et que nous ne sommes arrivés que ce matin, mais ce soir on sort, alors je vous conseille de vous reposer...
Modifié en dernier par Mizu Hanayuki le jeu. 01 mars 2012, 04:21, modifié 1 fois.
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Re: Le roman

Message par gg »

Offman dormait sur un vieux vieux matelas posé par terre.
Subitement, un poids monstrueux le réveilla brutalement. Dans la pénombre de la pièce, il perçut la forme humaine qui l'étranglait à moitié de tout son poids.
Il essaya de se libérer de la prise, mais l'autre était beaucoup trop fort.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? entendit-il Machin hurler dans la nuit.
- Ta gueule cousin ! répliqua l'homme qui maintenait Offman. Choppez-le !
Offman tenta encore de se libérer, mais Kran - il avait reconnu sa voix - était bien trop fort et expérimenté pour lui laisser la moindre chance.
Il entendit un bruit de lutte et Dragon exploser : "Je vais tous vous butter. Bande d'enculés. Je vais vous bouffer"
Dans le noir, il y eut des cris, des coups. Un corps parut frapper lourdement un mur.
- Putain chef, hurla une voix inconnu, il est balèse.
Malgré les petites étoiles qui commençaient à apparaître dans le noir et sa quasi impossibilité de respirer, Offman sourit : il était bien Dragon ! Vas-y mon petit.
- De Dieu, choppez-le. Mais ne le buttez pas.
- Putain d'hydre.
Les bruits de lutte continuèrent un moment. Ca frappait fort. Finalement, le bruit cessa. Il ne resta que le bruit de respirations essoufflées.
- Oh les gars, c'est pas vrai, dit Kran, une hydre. Vous êtes la honte des wyverns.
- Ben, il est costaud.
- Ouais, on dit ça, on dit ça... Bon, que quelqu'un amène de la lumière, il faut qu'on discute avec notre ami.
Offman ne put que patienter en espérant ne pas être plus étranglé. Franchement, il avait un peu peur de connaître la raison de ce brusque revirement.
Finalement, plusieurs bougies firent leur apparition. Ils étaient cinq, plus Dragon qui gisait dans un coin. A voir l'état de la chambre encore plus délabrée, la lutte avait dû être féroce.
Kran se releva en tenant Offman d'une seule main.
Il le lâcha enfin.
- Toi, mon gars, il y a des petites choses qu'il faut éclaircir.
Offman toussota et se racla la gorge.
- Tommy, fit Kran, tu es sûr de toi ?
Un homme en treillis militaire défraichi s'avança dans le cercle de lumière. Il regarda Offman de plus près.
- Ah ouais... ouais, on dirait bien lui. Ce gros fils de chienne. Les cheveux ont poussé, mais je suis sûr.
Offman observa le Tommy à son tour. Bon, il ne le reconnaissait pas... mais il faut dire qu'à l'époque il ne passait pas son temps à regarder les mecs qu'il tabassait.
Il vit le regard que lui lança Kran et décida de couper court au suspens.
- Ouais, ça doit être moi, admit-il. Je suis un ancien des Steel Hammer.
- Enfoiré ! lança Tommy. Tu étais le chef ou le second de cette bande de nazillons. Bordel, qu'est-ce que vous nous avez fait chier à l'époque.
- Désolé.
- Bon, ben maintenant, il faut que nous explique ce qu'un ex-skinhead vient foutre ici, dit platement Kran. En plus, d'après ce que je sais, votre groupe à été recruté par des chasseurs de dragon.
- On a qu'à le butter, lança un des hommes. Qu'est-ce qu'on en a à foutre ?
- Je veux savoir ce qu'il fout avec cette wyvern, répliqua Kran. Ils ont l'air copains comme cochon et ça ne cadre pas avec un chasseur de dragon.
Les hommes firent grise mine. A priori, ça ne les intéressait pas du tout.
- J'ai dit la vérité, insista Offman, j'ai besoin d'un refuge. Lui aussi. On est effectivement emmerdé par un doré. Un père.
- Super, un père doré. Hé ben, qu'est-ce que j'en ai à branler ? D'après ce que j'ai compris des histoires de Tommy, votre "assemblée" faisait chier tous les clodos du coin. Votre passion c'était frapper sur tout ce qui passait dans la région. Jusqu'au jour où vous êtes tombés sur des dragons... et après, c'est un peu vague. Raconte depuis le début.
Offman soupira. Il n'était pas particulièrement fier de son passé.
- C'est vrai. J'étais le second des Steel Hammer. Et oui, on passait notre temps à faire des ratonnades. Jusqu'au jour où nous sommes tombé sur un groupe de dragon. On s'en ait pris plein la gueule, mais on n'a pas plier. On voulait notre revanche. On s'en foutait que ce soit des dragons, pour nous à l'époque les nègres, les melons ou les dragons, tout ça c'était pareil. Les dragons étaient seulement plus puissant. Alors on s'est un peu renseigné et nous avons été contactés par des Chasseurs de dragon. Ils nous ont offert une formation para-militaire. C'est à cette époque qu'on a disparu de la région. Après, on est passé à la vitesse supérieure. On s'est fait embrigadé. On a travaillé dans toutes l'Europe. Puis notre groupe s'est quasiment fait éradiquer. C'est plus ou moins à cette période que j'ai rencontré une alchimiste. Après j'ai laissé tombé les chasseurs pour l'accompagner elle. Ca commençait à me saouler de ne faire que frapper, même sur des dragons. Disons qu'elle m'a offert une autre perspective.
- De Dieu ! Un putain d'alchimiste.
- ça mon gars, tu n'arranges pas ton cas, commenta Kran.
- Je sais, soupira Offman. Au point où j'en suis, je préfère jouer franc jeu.
- T'as raison. Continue.
Alors Offman raconta toute l'histoire, jusqu'à sa rencontre avec Machin et l'attaque de la maison de Thiébaut, puis leur fuite.
- La vache ! ça c'est de l'histoire, conclut Kran. Un vrai roman. ça n'explique pas ce que tu viens foutre ici.
- Je veux mettre Machin en sécurité. Je ne veux pas qu'il lui arrive du mal. Je me suis dit qu'ici je trouverais peut-être de l'aide. Je savais qu'il y avait des dragons ici... des nomades. Des dragons pas affiliés aux familles. Et dont je n'ai pas parlés parce qu'ils sont antérieurs à mon passé de chasseur.
Tous les autres se regardèrent avec un air ahuri.
- Mais... tu es vraiment très con, s'irrita Kran. On est en majorité des wyverns ici. Tous fidèles. C'est notre façon de vivre, c'est tout. D'accord, j'admets que les machins des autres familles ne nous intéresse pas... mais quand même. Et qu'est-ce que tu en a à foutre d'une hydre ?
La question était bonne... mais Offman ne savait que répondre.
-... je ne sais pas, ne put-il que dire.
Ils le regardèrent comme s'il débarquait d'une autre planète.
PUis, un des hommes éclata de rire.
- Oh... qu'ils sont cons, s'exclama-t-il.
Il rigolait comme une baleine, en se tenant les côtes, plier en deux.
- Tom ! hurla Kran profondément vexé de ne pas savoir pourquoi son cousin se marrait.
- Ah... je sais... putain, je sais... répondit l'homme. N'oubliez pas de quelle race je suis. Je ne suis pas une putain de wyvern moi.
- Tu vas te prendre une tannée toi, s'énerva Kran. Tu es une merde de féerique. Et je me demande encore comment on fait pour te supporter. Accouche.
L'homme essuya les quelques larmes qui coulaient de ses yeux et s'adressa à Offman : vous n'auriez pas trouvé un réceptacle, ou une antiquité ? Je ne sais pas moi, un vieux truc joli ?
Immédiatement, l'image de la bague parvint à l'esprit d'Offman. Il n'en avait pas encore parlé parce qu'elle n'était pas au coeur de l'histoire... mais là, ça devenait important.
- Une bague, dit-il peu sûr de lui.
Le féerique rigola de plus belle : qu'ils sont cons, qu'ils sont cons !
- Merde le papillon ! explosa de nouveau Kran.
- C'est un gestalt, éructa le féerique. Ce con et cette hydre. Ils forment un gestalt. Quand je pense que je me suis mis avec vous pour qu'on arrête de me bassiner avec ça, voilà que ça me tombe dessus. Putain je suis maudit...
- Rhooo, ta gueule. Un gestalt. Super ! Et ?
- Et ? Ben, c'est un gestalt... vous savez quand même ce que c'est qu'un gestalt ? Même si vous n'avez pas six membres, vous avez au moins une tête ?
Le regard de Kran aurait pu tuer une mouche si elle était passée devant. Il ne fit que calmer le féerique.
- ça va, si on ne peut plus rigoler.
- On sait ce que c'est qu'un gestalt, abruti, insista Kran. Les conséquences un peu moins.
Le féerique soupira.
- Ils ne forment plus qu'un. On peut être tranquille, cet imbécile fera tout son possible pour protéger l'hydre. Et vice-versa. On peut être tranquille, le nazillon est une créature magique, il est devenu la proie qu'il chassait. J'espère que vous avez votre bague, rajouta-t-il en s'adressant à Offman.
- Oui, répondit l'intéressé. Mais, heu... comment ça je suis une créature magique ?
Offman commençait à se faire à l'idée qu'il n'était plus vraiment l'ennemi des dragons, mais de là à être l'un d'eux...
- Tu es une créature magique, connard, éclata de rire le féerique. Putain, j'y peux rien. Un ogre, un troll, un elfe, je ne sais pas moi. Une salamandre, un pixie... qu'est-ce que j'en sais ? Je me marre. Et je m'en fous...
- Heu... ouais, super, commenta Kran qui ne partageait pas l'hilarité de son comparse. Donc, ils ne sont pas un danger pour nous. ça c'est bien. Mais qu'est-ce qu'on fait d'eux ? Ils font partie de la famille. On ne peut pas les laisser comme ça.
- On n'a qu'à les refiler à ma famille, dit le féerique. Un gestalt de deux abrutis qui n'y comprennent rien, ils vont adorer.
- Ou aux hydres, dit un autre. Après tout, ce Machin est une hydre. Ils n'ont qu'à se débrouiller.
- Je préfère éviter les familles pour l'instant. Ce doré a l'air puissant, glissa Offman.
Kran le toisa.
- Toi, tu attends qu'on prenne une décision. Les dorés, je les emmerdes. J'avoue que si je pouvais leur faire une petite crasse...
- Y a la belle aux bois dormant qui émerge, remarqua un autre dragon.
- Salut, dit Machin en relevant la tête. Qu'est-ce qu'il se passe ? On a été attaqué non ?
ceci est un jeu, en aucun cas la réalité. Je précise, on ne sait jamais :lol:
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Re: Le roman

Message par gg »

- Monsieur ?
Thiébaut appuya sur le bouton de l'interphone.
- Oui, Wilfried.
- Des visiteurs, Monsieur.
Thiébaut soupira.
- Ce n'est pas le moment Wilfried, tu le sais bien.
Contre toute attente, le majordome insista : "Je crois que vous devriez les recevoir, monsieur."
Piqué par la curiosité, Thiébaut bascula l'écran de surveillance sur l'entrée de la maison. Il vit Wilfried face à quatre hommes. Ils étaient grand, habillés d'un smoking de qualité - du moins sur l'écran de la vidéo. Trois bruns et un blond. Sans savoir pourquoi, les visages ne lui semblaient pas inconnus, mais impossible de mettre le doigt sur la raison.
Il vit Wilfried appuyer à nouveau sur l'interphone : "Monsieur ? Ce sont des envoyés de votre grand-père."
"Oh !Déjà !" se dit Thiébaut.
- J'arrive, précisa-t-il aussitôt.
Ils les retrouva dans le salon. Ils attendaient, l'air d'être chez eux.
La vidéo n'avait pas été trompeuse, ils étaient bien dans des vêtements de luxe, à la coupe anglaise irréprochable. Une coupe qui ne cachait en rien les carrures. Ils étaient tous effectivement grands, costauds - surtout le blond à la tête de voyou.
- Messieurs ? dit Thiébaut.
- Bond. James Bond, répondit avec un accent anglais un des plus grand.
Il avait un petit sourire ironique en disant cela. Comme s'il se moquait. De près, finalement, lui aussi avait un peu une tête de brute épaisse.
- Bond. James Bond, dit aussi le second avec un accent similaire. Et le sourire aussi.
Il ressemblait vraiment à un Lord anglais un peu décadent.
- Bond. James Bond, lança le troisième.
Chevelure noire du plus beau style. En dehors de cela, il avait le même accent et le même sourire. Peut-être un peu plus carnassier que les autres.
- Bond. James Bond, dit enfin le quatrième.
Le seul blond. Avec des yeux bleus terribles. Lui, vraiment une tête de tueur et un physique de déménageur. Presque pas de sourire.
- Évidemment, soupira discrètement Thiébaut. Que puis-je pour vous ?
Les Bond se regardèrent un instant, comme s'ils se demandaient qui devait prendre la parole. Finalement, c'est le premier qui s'exprima.
"Normal" pensa Thiébaut par devers lui, c'était le plus ancien...
- Vous savez pour quelle raison nous sommes ici. M vous a remis un objet, il parait qu'il y a un souci avec l'objet.
"Au coeur du sujet, sans fioriture... normal."
- Oui, effectivement, répondit Thiébaut. Bien sûr. J'ai effectivement un petit souci. Mais vous pouvez rassurer... M ? Je gère la situation.
- Ce n'est pas ce qu'on nous avons compris. Pouvons-nous voir la bague ?
Les quatre sourirent de concert - de vrais requins. Manifestement, ils semblaient savoir que la bague était dans la nature, c'était juste de la provocation.
- Pas pour l'instant, messieurs, fut-il obligé d'admettre. J'ai un petit contre-temps.
Ils se regardèrent encore, comme s'ils partageaient une bonne blague.
Ils se rapprochèrent de Thiébaut. Dire qu'ils étaient menaçants n'était qu'un doux euphémisme. Ils obligèrent Thiébaut à reculer un peu.
Celui-ci jeta un oeil sur Wilfried qui attendait patiemment près de la porte. Son ami ne put que lui renvoyer un regard désolé.
- J'espère que vous savez ce que vous faites, insista Bond. Je n'aimerais pas rapporter à M que vous trahissez l'organisation.
- Absolument pas, chevrota Thiébaut.
- Où est la bague ?
- Je m'en occupe.
Le premier Bond regarda le Bond blond. Celui-ci sourit méchamment et sortit de son veston un petit pistolet prolongé par un long silencieux. Un Walther PPk bien sûr...
Il s'avança encore sur Thiébaut et posa le canon sur sa jambe.
- Où est la bague ? dit-il.
Du coin de l'oeil, Thiébaut vit que Wilfried se mettait à bouger. D'un regard, il le découragea d'intervenir.
Le coup de feu partit. Un simple plop... qui fut douloureux.
Thiébaut cria et se tint la jambe à deux mains.
- Ouaha !! J'ai une équipe à sa recherche. Je vais la retrouver.
Enfin, le blond psychopathe s'éloigna. Il souriait.
Bond 1 sourit lui aussi. "Parfait, nous allons les rejoindre. Donnez-nous toutes vos informations. James restera ici, pour vous surveiller."
- Peut-être puis-je servir à boire, intervint Wilfried. Si ces messieurs veulent bien s'installer.
Ils se retournèrent tout les quatre sur lui : "Vodka-martini mélangée au shaker, pas à la cuillère." répondirent-ils de concert.
Puis, ils s'assirent sur les différents divans et canapé de la pièce. Tranquilles, comme s'ils étaient chez eux.
- Si vous le permettez, je vais aussi soigner mon employeur, soumit Wilfried.
Ils eurent un geste négligent du bras pour lui donner leur autorisation.
Wilfried vint aider Thiébaut à marcher. Ils laissèrent les quatre hommes dans le salon et se dirigèrent vers la salle de bain.
- Fantastique, dit Thiébaut. Tu as vu ça ? Des vrais cas psychologiques.
- ça pour voir, j'ai vu.
- Je ne sais pas comment il fait, mais c'est génial. Tu imagines ce que c'est pour un psychologue comme moi ?
- Très bien, soupira Wilfried. Tant que tu n'oublies pas qu'ils viennent de te tirer dessus. Ils sont dangereux.
- Merci, je sais. C'est moi qui ait pris une balle.
Ils arrivèrent dans la salle de bain et Wilfried commença à sortir des pansements.
- Je me demande pourquoi il manque Lazenby et Dalton. lança Thiébaut en enlevant son pantalon. Et puis, je croyais qu'ils n'étaient que des personnages de série.
- Je n'en sais rien moi, maugréa Wilfried. Peut-être qu'ils n'ont pas fait assez de film pour servir d'exemple.
- Craig n'en a que deux à son actif, répliqua Thiébaut.
- Peut-être qu'il a amélioré son système éducatif. Ou qu'il n'aimait pas ces Bond là. Fais attention, tu te laisses embarquer par le coté psychologique. Remets les pieds sur terre.
- Il n'empêche...
Subitement, Wilfried lui fit signe de se taire. Il se dirigea vers la porte et l'ouvrit en grand.
Derrière se tenait le Lord anglais. Tout sourire.
- Je cherchais les toilettes, dit-il.
"Bien sûr !" songea Wilfried.
- Nous avons presque fini. J'arrive et je vous sers.
- D'accord.
Le majordome regarda l'homme repartir.
- Que faisons-nous ?
- Hé bien... je crois que nous n'avons pas le choix. J'ai encore une idée à tester.
- Ne déconne pas, s'exclama Wilfried assez effrayé par le sourire de son ami.
- Mais non.
UN peu plus tard, tout le monde se retrouva dans le salon. Quatre hommes sirotaient leur apéro face à Thiébaut. Wilfried attendait près de la porte.
- Avant tout, messieurs, je tiens à vous assurer toute ma coopération.
Ils n'eurent aucune réaction.
- Cependant, vous devez le savoir, continua Thiébaut, M m'a demandé de trouver l'origine de la bague. Il s'avère que je n'ai pas besoin d'avoir la bague en ma possession pour faire mes recherches. J'ai toutes ses caractéristiques, cela est suffisant. Tout ça pour dire que vous n'avez pas besoin de partir à sa poursuite.
Pour le coup, les quatre hommes se regardèrent assez surpris. Ils avaient le regard un peu vide, comme s'ils ne savaient comment prendre l'information.
Thiébaut sourit. "C'était bien vrai, ils sont incapables d'improviser".
- C'est une arnaque ? demanda la chevelure brune d'une voix incertaine.
- Absolument pas.
- Les ordres sont de prendre soin de la bague et de vérifier que vous tenez vos engagements, dit Bond 1. Nous partons à sa recherche.
Il n'avait pas l'air d'être bien sûr de lui. Mais après un nouveau regard à ses compères, il réitéra d'un ton plus ferme : "Nous partons à la recherche de la bague."
- Soit, je ferais comme vous voulez, capitula Thiébaut.
Il jeta un regard vers Wilfried. Celui-ci secoua la tête, comme s'il désapprouvait les tentatives de son ami pour perturber les Nouveaux-nés.
Thiébaut haussa les épaules en signe d'excuse, la tentation était trop belle. Il fallait bien essayer de protéger son investissement sur Machin.
ceci est un jeu, en aucun cas la réalité. Je précise, on ne sait jamais :lol:
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