Le roman

Pour commencer le roman.

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Mizu Hanayuki
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Re: Le roman

Message par Mizu Hanayuki »

Sous le coup de la surprise, Dragon resta bouche bée, fixant l'inconnue qui roula sur le sol, et se releva d'un unique mouvement souple. Elle était plutôt petite, entre 1m50 et 1m60. Elle portait une combinaison noire des pieds à la gorge, qui laissait deviner ses courbes félines. Ses longs cheveux noirs étaient tressés et semblaient s'enrouler amoureusement autour d'elle, comme une queue. Son visage était recouvert d'un masque noir qui ne laissait de visible que ses yeux, des yeux vert de jade. Dragon, n'arrivant pas à soutenir son regard, baissa les yeux comme un collégien pris en faute. Ignorant délibérément Dragon après un rapide coup d'oeil, elle s'approcha d'Offman qui gisait inconscient sur le sol. Elle prit son arme, et en ôta le chargeur. Elle le fouilla rapidement, et posa sur le côté sa flasque de métal, un couteau, d'autres chargeurs,un portable et divers objets que Machin ne pouvait identifier. Elle s'immobilisa quand elle toucha ce qu'il tenait dans sa main. Elle leva vers la lumière la bague que Machin admirait avant l'intrusion, et contempla longuement le saphir, comme hypnotisée. Puis elle poussa un profond soupir et la lança vivement vers Machin qui la rattrapa de justesse. Le bijou était chaud dans sa main et donnait l'impression de pulser, comme s'il était vivant. La pierre était si sombre que de loin, on aurait cru qu'elle était noire. Il s'arracha à son emprise pour lever des yeux interrogateurs sur l'étrangère.
- Qui êtes-vous?
- Votre baby-sitter, répondit-elle laconiquement.
Un silence s'ensuivit, durant lequel il observa tour à tour le corps inanimé de l'intrus, les yeux verts, et le saphir.
- Venez, lui intima-t-elle.
Elle ouvrit la porte de la salle, et se plantant devant Wilfried, demanda, main tendue :
- Corde.
Il disparut et revint deux secondes plus tard avec plusieurs cordes très fines. L'inconnue testa la corde et hocha la tête. Elle prit le corps sans effort apparent et le disposa sur une chaise. Ensuite elle fit un nœud étrangleur autour de son cou, qu'elle relia à ses mains croisées derrière son dos. Puis elle attacha séparément ses chevilles aux pieds de la chaise. Machin frissonna ; la position devait être très inconfortable, au moindre mouvement, les nœuds se resserraient, étranglant un peu plus leur victime. Ensuite, Wilfried attrapa le paquet et descendit avec, suivi de l'étrangère. Machin se retrouva seul. Il s'effondra, épuisé, dos contre la porte.
- Petite baisse d'adrénaline? commenta une voix moqueuse.
Machin sursauta et inspecta prudemment la pièce. Il sortit en courant comme un dératé, dévala les escaliers, et s'arrêta hors d'haleine en face de Julien et Dors, qui mangeaient d'un air sombre. En le voyant, ils se regardèrent et hurlèrent de rire.
- Mais... mais, vous mangez en pleine nuit? demanda Machin ahuri.
- On adore les petits casse-dalles nocturnes, répondit Julien.
Dors le regarda :
- Eh ben mon vieux, qu'est-ce qui t'arrive? Tu as vu un revenant, ou un dragon peut-être?
A cette réflexion, les deux se remirent à rire de plus belle. Machin n'y comprenait rien : c'était lui qui était censé être fou, pas eux!
Il s'enfuit hors de la cuisine, et atterrit dehors, sans trop savoir comment il avait fait.


Pendant ce temps, Offman se réveillait. Il secoua légèrement la tête et grimaça. Il était ligoté dans une position très inconfortable. Celui qui avait fait le nœud n'était pas un amateur ; il n'y avait pas moyen de se libérer. Il inspecta son environnement : il était dans une pièce uniformément grise. Rien au mur, aucun meuble. Il sursauta en entendant derrière lui le bruit d'un chaise qu'on faisait traîner par terre. La femme qu'il avait aperçue avant de plonger dans l'inconscience entra dans son champ de vision en trainant ledit siège. Elle s'arrêta et s'installa sur la chaise retournée, à quelques millimètres à peine de son visage.
- Bonsoir monsieur Offman, fit-elle d'une voix chaude et épicée.
- Comment connaissez-vous mon nom?
- Allons, quand on travaille dans un domaine tel que le votre, à un moment ou un autre, on finit par se faire repérer de ses proies n'est-ce pas? Je crains qu'ici, vous n'ayez essayé d'avaler un gibier plus gros que vous.
Offman grommela :
- Je le savais que ça avait l'air trop facile pour être vrai. Si seulement la connasse m'avait écouté.
- Seriez-vous donc plus intelligent que vous ne semblez l'être?
Même en l'insultant, sa voix restait égale et sensuelle. D'un geste trop rapide pour être perçu par un œil humain, elle sortit un poignard qu'elle colla contre sa gorge. Il sentit un mince filet de sang couler et resta aussi immobile qu'il le pouvait.
- Je n'aime pas les technomanciens, monsieur Offman, aussi je vous conseille fortement de me dire tout ce que vous savez.
- Je ne dirai rien, car je sais qu'après, vous me tuerez.
Elle rengaina son arme, se leva lentement et passa derrière lui. Elle saisit sa main dans son gant en velours très doux, et brusquement appuya avec ses doigts à la jonction entre le pouce et l'index. Offman hurla sous l'impact. Les doigts insistèrent jusqu'à ce que la douleur devienne insupportable, et que ses nerfs crient grâce puis le relâchèrent.
- Voyez-vous, monsieur Offman, bien que je n'aime pas vraiment cela, je suis capable de vous faire parler. Car n'en doutez pas, vous parlerez. Il n'appartient qu'à vous de décider du degré de souffrance que vous endurerez avant de cracher le morceau. Et ne croyez pas que vous avez la moindre chance de me duper. Si vous essayez, vous le regretterez
Sa main, frôla délicatement son bras et caressa son visage une fraction de seconde. Offman sut soudain avec certitude qu'elle disait la vérité. Cette fille était très dangereuse, il ne devait surtout pas lui laisser une opportunité de le torturer.
- Je... je vais parler, capitula-t-il en baissant la tête.
- C'est un preuve de sagesse. Vous montez dans mon estime, Franck.
Elle fit un signe de tête à quelqu'un qui se trouvait derrière lui et qu'il ne pouvait voir. Le majordome entra dans son champ de vision.
- Monsieur Offman, je m'excuse pour la façon dont nous sommes forcés de vous traiter. Comprenez bien que vous ne nous laissez pas vraiment le choix. Tant que vous serez honnête, vous aurez des chances de rester en vie. Je veux tout savoir sur votre organisation, comment vous recrutez vos hommes, comment accéder à votre réseau informatique, les noms et adresses de tous vos confrères, et vos prochaines cibles.

Dans son bureau, le docteur Thiébaut regardait l'interrogatoire avec satisfaction. Cette attaque avait été très bénéfique, ils avaient plus appris en une seule nuit qu'en un an de recherche. Il avait bien fait d'engager la fille, c'était vraiment une spécialiste qui méritait sa réputation. Elle coûtait cher, mais c'était la garantie qu'il n'arriverait rien à son sujet d'étude. Il frissonna un instant. Ils avaient bien faillit le perdre cette nuit. Si seulement il n'avait pas décidé de se balader au moment le plus dangereux! Une de ses personnalités était trop perspicace, il devait y faire attention. Tiens au fait, où était-il à présent? Il le chercha sur toutes les caméras intérieures sans le trouver et commença à s'inquiéter : il n'apparaissait sur aucune. Il essaya de ne pas s'affoler, après tout, l'extérieur du château n'était pas entièrement couvert, il y avait des angles morts où il pouvait se trouver, peut-être était-il allé dans la forêt. De toute façon, celle-ci était protégée par l'équipe de surveillance des dorés à son service. Il continua à la chercher.

Offman avait tout craché, sans broncher. Il se sentait un peu lamentable d'avoir trahi ses semblables, mais n'arrivait pas à ressentir de la compassion pour eux. Le majordome semblait satisfait des réponses données.
- Vous pouvez l'endormir.
- Bien. Vous avez été très sage, monsieur Offman, ça mérite une petite récompense.
Elle s'approcha et l'embrassa sur la joue. Il sentit ses lèvres chaudes à travers le tissus de son masque. En même temps, il eut conscience d'une piqure dans son cou, et s'endormit le temps de soupirer.
- Sachez que je n'apprécie pas vos méthodes, mademoiselle.
- Je sais Wilfried.
Le flegmatique majordome haussa un sourcil. A cette vision, elle sourit :
- Et oui, je sais qui vous êtes, et surtout ce que vous êtes. Ne me jugez pas, Wilfried. Je suis libre, et je ne laisse aucun homme me dicter sa loi. De plus, si vous n'appréciez pas mes méthodes, vous n'avez en revanche aucun scrupule à me demander de les utiliser pour vos intérêts, alors de grâce, épargnez-moi votre hypocrisie. Je vous ferai remarquer que je ne lui ai pas fait plus de mal que nécessaire, juste suffisamment pour qu'il parle. D'autres n'auraient pas été si ... magnanimes.
Ils se toisèrent, comme deux fauves se jaugent. Elle faisait bien 50 centimètres de moins que lui, mais il ne la regardait pas de haut, et ce fut lui qui baissa finalement les yeux.
- Vous désirez peut-être vous restaurer? Un repas vous attend, fit-il professionnel à nouveau.
- Je vous suis.
Ils sortirent de la pièce et fermèrent la porte qui se verrouilla derrière eux.

Quand ils arrivèrent à la cuisine, Julien et Dors avaient arrêté de se tordre de rire. On les sentait cependant plus détendus, Dors souriait même en partageant sa nourriture avec son ami. En les apercevant, il se figea. La jeune femme, ignorant délibérément l'effet que produisait son arrivée, enleva son masque, révélant un visage troublant. Des lèvres rosées s'ouvraient sur un sourire charmeur. Ses canines étaient un peu plus pointues que la moyenne, son nez charmant retroussé, ses sourcils arqués. Impudiquement, elle ôta ses gants de velours, montrant des doigts fins aux ongles vernis de rouge. Julien, en s'apercevant de sa beauté, se leva et lui fit galamment un baise-main :
- Bienvenue dans la demeure de mon oncle, mademoiselle. Excusez-nous pour la tenue dans laquelle nous vous recevons.
Elle eut un regard rapide pour Julien, et s'arrêta sur Dors. Ce dernier rougit en se rendant compte qu'il ne portait qu'un jean et que la femme la plus exquise qu'il ait jamais vue le détaillait avec insistance. Ses coupures se refermaient grâce aux effets de la nourriture, mais le sang des hommes qu'il avait abattus le maculait encore. Il soutint son regard de jade avec fierté, ce qui la fit sourire. Wilfried les interrompit :
- Que dois-je vous apporter, mademoiselle?
- Un tartare, avec un verre de lait froid.
Wilfried disparut et réapparut avec la nourriture demandée. Il les laissa.
Une silence s'installa alors qu'ils mangeaient en silence.
- Alors, c'est vous, le "spécialiste", grogna Dors.
- C'est moi, fit-elle. Et vous, vous êtes Elroy Dorskaritov.
- Puisque vous en savez tant sur nous, et nous si peu sur vous, consentiriez-vous à nous dire votre nom, gente dame? S'enquit Julien.
- Je me nomme Killayana Shanma.
La voix de Thiébaut retentit dans la salle à manger :
- Je suis ravi de voir que vous vous entendez si bien mais on a un problème : où est Machin?
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Machin se retrouvait dans la forêt. Son départ précipité avait été un véritable chaos, chacune des personnalités prenant le dessus à tour de rôle à toute vitesse. En fait, il ne savait pas trop où il était, il ne voyait plus les lumières de la maison et ne reconnaissait pas la zone dans laquelle il se trouvait.
- Bon, stop, on s'arrête, hurla Machin. Il faut qu'on se calme.
- J'veux m'casser, clama Dragon. J'aime pas l'autre bonne femme.
- Elle est pourtant très mignonne, se moqua l'Intello. Moi, je souhaite rester.
- Moi, je veux qu'on arrête de se disputer, dit Machin. Où on va là ? Hein ? Où on va ?
Le ton de sa voix avait un petit air hystérique.
- Du calme, Machin, du calme. Pour l'instant, nous semblons hors de danger. Laisse-moi le contrôle, que je regarde s'il y a des caméra de surveillance dans la zone.
Machin voulut laisser les commandes à l'Intello, mais Dragon s'en empara par surprise. Le corps à multiple personnalité se mit à courir comme un dératé. L'intello n'avait réussi à prendre possession que des lèvres. On pouvait l'entendre hurler : "Stop, bon sang ! Stop !"
Dans le bordel ambiant, Machin choisit la fuite. Il s'enfonça le plus profondément possible au fin fond de son esprit. Il ne voulait plus rien voir ni entendre. Le plus simple était de se concentrer sur le vide... ou finalement sur la bague qu'il tenait encore dans les mains il n'y a que quelques instants. Peu à peu, il y arriva, la bague envahissait son esprit, sa couleur, sa texture... Il crut même ressentir d'autres présences, une douleur fugitive, les bruits d'une discussion.
Et soudainement, il se retrouva à nouveau dans la forêt. Les deux autres se taisaient, il contrôlait le corps parfaitement. Ce qui ne changeait pas grand chose à sa situation, il ne savait toujours pas dans quelle partie de la forêt il se trouvait.
- Hein ? dit-il. Hé les gars, qu'est-ce qu'il se passe ? J'étais tranquille.
- Nous avons un souci, intervint l'Intello. Nous n'arrivons pas à nous mettre d'accord et nous tournons en rond dans la forêt depuis plusieurs minutes.
- T'as qu'à me laisser le contrôle, hurla Dragon. On serait déjà dehors. Tout à l'heure quand nous sommes passés près du mur...
- Je crois qu'il y a des gens qui nous surveillent dans cette forêt, le coupa l'Intello.
- M'en branle, j'aurais sauté par-dessus, on serait déjà dehors. Si tu m'avais laissé faire...
- Mais de quoi vous parlez ? Je ne comprends rien. J'étais peinard. Vous ne pouvez pas vous mettre d'accord pour une fois ?
- Justement, dit l'Intello, nous sommes d'accord. Nous avons décidé que la décision te revenait... essayons- nous de nous enfuir ou restons-nous ? Voilà, la décision te revient.
- Connard !
- Quoi ? La décision ? Quelle décision ? Démerdez-vous !
- Y a un mur... pas loin... on y va, insista Dragon.
- Non, restons, surenchérit l'Intello. Nous sommes surveillés.
Pris entre deux feux, Machin hésita.
En fait, c'est sans véritable conviction qu'il choisit : "Le mur".
Choix par défaut s'il en ait, plus dicté par le caractère impétueux et revanchard de Dragon que par les réflexions inoffensives de l'Intello.
- C'est une erreur, constata celui-ci. Mais bon, j'avais dis, je tiendrai parole. Va pour le mur.
Dragon prit le contrôle des jambes et ils se retrouvèrent face à un haut mur de pierre en moins de cinq minutes. Il ne restait qu'une vingtaine de mètre avant de pouvoir le toucher.
Un homme apparut devant eux. Il devait être allongé au pied de ce fameux mur et s'était levé à leur approche. Il était habillé entièrement en noir. Dans la pénombre, sa silhouette déformée laissait sous-entendre qu'il ne portait pas que des vêtements en tissus, et, à moins d'un gros problème physique, il avait un casque sur la tête, ainsi que des lunettes de vision nocturne.
Machin sentit que Dragon tentait de prendre le dessus pour foncer sur l'homme. A l'aide de l'Intello, pour l'instant, ils arrivaient à le garder en cage.
- Restez où vous êtes. S'il vous plait, dit l'homme d'une voix ferme mais polie.
Malgré toute leur insistance, Dragon parvint à faire un pas en avant. En plus il grognait.
Devant cette attitude agressive, l'homme ne se démonta pas. Il fit un geste brusque du bras droit et une sorte de tube s'agrandit dans sa main en un cliquetis métallique.
- Veuillez attendre. S'il vous plait. J'ai prévenu de votre présence et recevrai du soutien sous peu.
- J'vais me le faire... j'vais me le faire... hurla Dragon.
Il poussait de toutes ses forces et arrivait à avancer. Lentement mais sûrement. De la bave se mit à couler de sa bouche sous l'effort.
L'extrémité du tube métallique s'éclaira dans un grésillement électrique.
- Dernier avertissement, dit l'homme.
Dragon n'avait pas peur, Dragon était furieux. Il concentrait tout son esprit, cet homme, il voulait le bouffer, l'écharper. Rien ne l'arrêterait. Surtout pas les deux lopettes avec qui il partageait le corps.
Seulement, il y eut deux autres grésillements. Dans son dos cette fois-ci. Cela lui fit perdre un court instant sa concentration. Suffisant pour que Machin prenne enfin le contrôle.
Immédiatement, il se tourna en levant les mains.
- ça va, on se calme. Je me rends. Je me rends.
Il faisait face à deux nouvelles silhouettes noires, chacune avec un bâton grésillant à la main.
- Attendez ici, s'il vous plait, dit sobrement une des deux silhouettes.
Déjà que Machin n'avait pas trop envie de faire le mariole, la voix froide lui ôta ses dernières envie de rébellion. Même au fond de son esprit, Dragon parut touché par l'inquiétude, cette voix promettait une mort certaine.
Seul l'Intello semblait peu atteint. Lui trouvait juste que cela ressemblait au ton qu'avait employé Julien dans l'ambulance.
- J'attends, confirma platement Machin. Pas de problème.
ceci est un jeu, en aucun cas la réalité. Je précise, on ne sait jamais :lol:
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Mizu Hanayuki
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Message par Mizu Hanayuki »

L'un des hommes lui releva le pyjama jusqu'au coude et lui injecta le contenu d'une seringue. Puis les hommes attendirent, se regardant les uns les autres avec stupeur. Enfin, après 10 longues minutes, Machin bailla et s'endormit, rattrapé de justesse par les hommes en noir, au moment où Killayana, Dors et Julien arrivaient vers eux.
- Je n'y comprends rien, d'habitude, ils ne résistent pas plus d'une seconde! s'exclama celui qui le tenait.
Killayana bailla en fronçant le nez, découvrant ses dents et sa langue rouge.
- Bon, j'imagine qu'à présent, tout est réglé? Le jour se lève, et je doute que quoi que ce soit arrive pour le moment. Votre précieuse hydre dort comme un bébé, et je crois que je vais bientôt faire de même.
Julien répondit avec empressement :
- Bien sûr, je vais demander à Wilfried de vous montrer votre chambre. Combien de temps allez-vous nous émerveiller de votre présence?
- Aussi longtemps qu'il plaira à votre oncle, fit-elle dédaigneusement.
Wilfried apparut et prit Machin sur son épaule. Les hommes en noir disparurent et chacun alla se coucher.


Dors s'étira et bailla avec délices. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas dormi aussi tard. Rien de tel qu'un bon combat avant d'aller se coucher pensa-t-il. A en juger par la course du soleil, il devait être 2 ou 3 heures de l'après-midi. Il ne dormait pas longtemps, mais Julien avait besoin de ses 10 heures de sommeil. Tout le monde devait être encore endormi. Ses pensées vagabondèrent, s'arrêtant sur la nouvelle venue. Elle était... indescriptible. Aucune de ses cousines ne lui ressemblait, de près ou de loin. Il secoua la tête et décida de se rafraichir les idées en faisant un saut dans la piscine.
Quand il entra, quelle ne fut pas sa surprise de voir Killayana s'élancer du haut du plongeoir. Son corps légèrement cambré rentra dans l'eau, à la limite du plat, et glissa sous la surface pendant plusieurs mètres. Puis elle en jaillit, dessinant une courbe gracieuse de ses mains le temps de replonger dans une pluie de brillantes gouttelettes. Alors qu'elle nageait le papillon, il pouvait admirer ses bras assez musclés pour être jolis sans ressembler pour autant à ceux d'un homme. Quand elle eut finit son 200 mètre, elle tapa contre le mur, et sortit de la piscine en prenant appui sur le rebord et en se retournant d'un seul mouvement. Son souffle était court. Elle s'étira, féline, faisant jouer ses muscles, puis se courba, jambes tendues et toucha le sol, front contre ses genoux. Hypnotisé, Dors s'approcha silencieusement. Quand elle se retourna vers lui, sa tresse mouillé vola autour d'elle et s'enroula autour de son cou, projetant un peu d'eau sur Dors.
- Je croyais être le seul levé à une pareille heure, surtout après la nuit que nous avons eue, dit-il, brisant le silence.
- De toute évidence, ce n'est pas le cas, répliqua-t-elle en riant. Je ne dors pas beaucoup.
Il remarqua qu'au soleil, ses yeux avaient pris une couleur émeraude, plus foncée. Ses pupilles semblaient s'être également rétrécies.

Pendant ce temps, Machin aussi s'éveillait. Il avait mal à la tête, mais se sentait plutôt lucide. Il s'aperçut qu'il était dans son lit. Il pensa alors à la bague et se mit à paniquer : la lui avait-on reprise? Serait-il puni si on s'apercevait qu'elle avait disparu? Peut-être le renverrait-on à l'asile pour ce vol. Non, se corrigea-t-il, il ne l'avait pas volée. C'était Offman qui l'avait prise, et puis la femme la lui avait donnée. Mais peut-être aurait-il dû la rendre après? Il se précipita sur ses vêtements. La bague était là, au fond de sa poche, intacte. Quand il la toucha, elle lui parut tout d'abord glacée. Puis elle se réchauffa, comme si elle s'éveillait à son contact. Allons, pensa-t-il, c'est ridicule, une bague ne peut pas reconnaître celui qui la porte. Il la mit à l'index, elle lui allait à la perfection. Longtemps il l'admira à la lueur du soleil.
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Re: Le roman

Message par gg »

- Elle est jolie cette bague, constata l'Intello. Mais il faut la rendre.
- Non, intervint Dragon. Prise de guerre. Et puis, moi, je l'aime bien cette bague, elle a de jolies couleurs.
- Ne dit pas de bêtise... ils vont bien s'apercevoir qu'elle manque.
- Et si on l'avalait ? Comme ça, ils ne la trouveront jamais.
- Tu n'es qu'un ventre. Sans vouloir te vexer, je ne suis pas tenté par le fait de devoir l'avaler tous les jours et d'attendre son retour. Surtout en sachant quel sera son parcours. En plus, les sucs gastriques risquent de l'endommager. Je n'ai pas envie de ça, elle est trop jolie. Elle est bien cette bague, je ne veux pas prendre le risque de lui faire le moindre dégât.
- Heu... dites les deux, je la garde, affirma Machin avec conviction. Vous, je ne sais pas, mais j'estime qu'avec tout ce nous subissons, on la mérite. Si on essaye de nous l'enlever, on se battra !
- Yes, acquiesça immédiatement Dragon. Baston !
- D'accord, fit à son tour l'Intello à la grande surprise de Machin. C'est vrai... même si je trouve mon comportement anormal, je suis prêt à me battre pour elle. En revanche, je suis pour ne pas trop l'exposer. Si jamais ils ne s'aperçoivent pas de sa disparition... et si la demoiselle n'en parle pas, nous n'aurons pas de souci. Même si en fait je pense que nous sommes en permanence sous surveillance vidéo et qu'à l'heure actuelle, ils nous regarde nous pâmer devant elle.
- bon, ben, alors, c'est parfait, conclut Machin.
Un peu à regret, il ôta la bague de son doigt et la glissa dans la poche de son pantalon.
Il n'en revenait pas. Déjà l'amour qu'il portait à cet objet l'étonnait, mais que les autres le partage était encore plus inattendu.
- Tout le monde est d'accord, alors ? s'étonna Dragon. Si on allait bouffer, je crève la dalle moi. Et donc, vous aussi...
ceci est un jeu, en aucun cas la réalité. Je précise, on ne sait jamais :lol:
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Message par gg »

Offman se réveilla. Au milieu des dernières bribes de sommeil, la première image qui vint à son esprit fut celle de Machin en train de regarder la bague dans la vitrine.
Mais bon sang, qu'est-ce qu'il en avait à foutre de ce pauvre dragon et de cette bague... ? D'abord, il avait un mal de tête épouvantable et l'impression d'avoir une colonie de rats enrhumés dans la gorge.
ll tenta de remuer les bras et constata qu'il était ligoté. Au moins ça, il connaissait bien : un lit d'hôpital psy, avec les lanières de contention qui vont bien. Depuis le temps, il savait que même Dragon n'arrivait pas à se libérer de telles entraves, alors lui.
BOn, de toute façon, au point où il en était... il ouvrit les yeux, révélant ainsi à d'éventuels observateurs qu'il était éveillé. Justement, un visage souriant apparu au-dessus de lui.
Putain ! Cette femme était belle, au-delà de toute mesure. Un teint frais, des dents blanches, des yeux verts et une longue tresse blonde. Avec l'air le plus sympathique qu'on pouvait imaginer, une vraie caricature du bon samaritain sympathique, gentil, serviable ... Encore une de ces saloperies de Dragon d'Or.
- Bonjour, monsieur Offman.
- Arrheu.. !
- Ne parlez pas encore, lui enjoigna la femme. Votre gorge est irritée. Je vous fais apporter un verre d'eau.
Elle fit ensuite un signe de tête et un verre apparut au bout d'une main. Offman parvint à tourner la tête pour regarder. Bon, le porteur d'eau avait une gueule bien moins sympathique, une vraie tête d'infirmier psychiatrique. A l'unisson de la chambre dans laquelle il se trouvait d'ailleurs.
L'infirmier lui leva délicatement la tête et le fit boire.
- Monsieur Offman, continua la beauté, pour l'instant, je vous demande de ne pas essayer de parler, mais de m'écouter attentivement. J'ai quelques petites choses à vous expliquer et je voudrais être certaine que vous comprenez.
L'infirmier le relâcha et il put opiner du chef. Dieu que cette flotte était bonne !
- Bien, continua-t-elle. Ce que je vais vous dire, je vous garantie sur ma défunte mère que c'est la vérité. Sans mensonge, sans utilisation d'une de mes capacités. D'accord ?
Mais qu'est-ce qu'il en avait à foutre de sa mère à l'autre ? De toute façon, ils passaient leur temps à mentir et à utiliser leurs pouvoirs... Pourtant, il acquiesça de nouveau.
- Parfait. Alors voilà, monsieur Offman, vous nous posez un problème...
Ah bon ? Oh, ben il était bien embêté pour eux...
-... normalement, notre famille est intraitable avec les technomanciens de votre niveau. Cependant, il nous arrive de recruter d'anciens hommes de main, comme certains membres de votre équipe...
Ah, ils n'étaient pas tous morts, ils avaient une chance de survivre ? Cela rassura Offman.
- Comprenez, continuait miss Monde, que nous sommes toujours à la recherche d'humains qui connaissent notre existence et qui gardent le secret. Surtout des hommes habitués à la violence. Comme vous le savez, j'imagine, notre famille est peu portée sur la violence et nous avons besoin de main d'oeuvre. Aussi nous proposons souvent une embauche à nos anciens ennemis. Sachez que certains de vos hommes ont déjà accepté de travailler pour nous.
Tant mieux, songea instinctivement Offman. Franchement, il n'arrivait pas à envisager ça comme une traitrise, ils sauvaient leur peau et c'était tout à leur honneur.
- ...malheureusement, cette proposition, nous ne la faisons pas à des technomanciens de haut niveau. Et je dois dire que vous êtes limite de ce côté là. Normalement, nous devrions vous tuer.
Aïe... les choses se gâtaient.
- ... cependant, on nous a affirmé que vos excellentes compétences en matière de... sécurité étaient un énorme atout. Alors nous hésitons. Je vous demande donc de réfléchir avec sérieux. Que répondriez-vous sincèrement si nous vous proposions de travailler pour nous ? Sachez aussi que nous garantissons à nos employés un intéressant salaire, avec une mutuelle maladie très intéressante - même si en cas d'urgence nos sortilèges de soin sont particulièrement efficaces -, une prime de Noël conséquente, cinq semaines de congé payé, le quatorzième mois. Et pour un cadre, ce qui devrait être votre cas, habitation et véhicule de fonction. Si vous avez une famille, nous pouvons aussi fournir un service de garde pour les enfants, soit en crèche ou en service individuel avec du personnel qualifié. Notre CE a aussi de très intéressantes remises dans divers stations d'hivers ou balnéaires, dans plusieurs pays du monde.
Offman hallucinait. Il n'en croyait pas ses oreilles. Il dormait encore, ce n'était pas possible.
- Voilà, monsieur Offman, conclut en souriant la charmante demoiselle. Bien évidemment, il vous sera demandé d'abandonner toute pratique alchimique, d'obéir aux ordres et de ne pas trahir la confiance que nous pourrions placer en vous. La prochaine fois que nous nous verrons, il faudra donner votre réponse. D'ici un jour ou deux. D'accord ? Vous pouvez parler.
- D'accord, répondit automatiquement Offman.
Même si en fait, il n'avait pas réfléchi à quoi il répondait. De toute manière il était bien trop suffoqué pour pouvoir réfléchir. Travailler pour des dragons ? Peut-être revoir Machin ?
...
Revoir Machin ? Mais qu'est-ce qu'il en avait à faire ?
- Bien monsieur Offman, dit la demoiselle en se redressant. A dans quelques temps alors.
Puis elle sortit, accompagnée de l'infirmier. Laissant Offman seul dans sa chambre, avec ses interrogations.
ceci est un jeu, en aucun cas la réalité. Je précise, on ne sait jamais :lol:
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Dors était embarrassé en présence de Killayana. ne sachant trop que dire, il se détourna brusquement pour plonger dans la piscine. Celle-ci éclata d'un rire argentin qui le déstabilisa encore plus : sa gêne était-elle si évidente?
- Dites, que pensez-vous d'une petite course? Disons un 100m nage libre...
Il faillit boire la tasse. Comment faisait-elle pour le déconcerter à chaque fois qu'elle parlait? Il toussa discrètement et répondit :
- Pourquoi pas.
Il sortit de l'eau et tous deux se mirent en position sur les plongeoirs.
- 3 , 2, 1, go!
Dors était en tête. Après tout, c'était une femme, et il avait de l'entraînement : il la battrait sans difficulté! Au premier 50 mètres, ils firent la culbute en même temps. Ensuite, il lui sembla que malgré tous ses efforts, il faisait du sur-place à côté de la vitesse avec laquelle sa concurrente nageait. Quand il toucha enfin, elle l'attendait, souriante, depuis une bonne demi-minute. Lui qui avait pensé l'impressionner, il en était pour ses frais.
Remarquant sa mine renfrognée, Killayana s'exclama :
- Allons, vous aurais-je vexé? Ne vous inquiétez pas, vous n'êtes pas le premier à être surpris par ma rapidité!
Incapable de résister plus longtemps, Dors éclata de rire :
- Je m'avoue battu à plates coutures!

Ils sortirent de l'eau et se dirigèrent vers la salle à manger où ils trouvèrent Machin en train de dévorer avidement sa pitance. Julien, comme à son habitude avait une mise impeccable. Il s'inclina devant Killayana en la voyant et cette dernière fronça les sourcils en une moue charmante :
- Cessez donc de vous aplatir!Je ne suis pas une damoiselle en détresse. Gardez vos manières de gentleman pour vos conquêtes, nous sommes entre professionnels, alors faisons chacun notre métier et ne nous embarrassons pas d'un cérémonial ridicule!
Même en réprimandant Julien sa voix se faisait caressante, et ce n'est qu'après avoir saisit le sens de ses paroles qu'il rougit brusquement et bafouilla des excuses embrouillées. Dors, n'y tenant plus, céda au fou rire qui le menaçait, plié en deux :
- Alors Julien, tu as perdu ta verve? Une femme te résiste et tu perds pieds? Qu'est-il arrivé à ta nonchalante arrogance?
Julien, vexé, bouda comme un gamin le restant du repas.

Machin guettait Killayana avec angoisse, il avait peur qu'elle ne parle de la bague. Mais celle-ci semblait avoir oublié le sujet. Elle lui adressa un regard rassurant qui eut pour seul effet de le rendre encore plus nerveux. De plus il se sentait légèrement mal à l'aise, il avait eu un bref instant le souvenir de l'hôpital psychiatrique qui s'était imposé à lui comme une vision et il n'aimait pas cela. Il avait l'impression qu'une partie de lui-même était manquante. Après le repas, il suivit Dors. La routine de leurs journées ne semblait pas avoir été modifiée par l'attaque de la veille. Il supporta stoïquement le rythme infernal que le militaire lui imposait. Killayana observa avec intérêt leur bref combat où Dors l'humilia une fois de plus. Elle n'y voulu pas prendre part cependant. Par la suite, Wilfried alla murmurer quelque chose à l'oreille de la jeune femme et elle partit avec le majordome. Une coup de poing de Dors le ramena à la réalité de l'entraînement et il n'eut plus le temps de penser à elle.
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gg
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L'infirmière regardait avec inquiétude Offman se débattre. Elle était en train de finir son repas lorsqu'elle avait entendu des cris. En soit, des cris dans un endroit tel que celui-ci n'avaient rien d'inhabituels. C'étaient plutôt les cris qui étaient inhabituels : d'abord de la surprise, puis de la douleur. Ensuite, il y avait eu des hurlements d'insultes. Cela aussi était habituel... les "Arrêtez ! Qu'est-ce que vous me faites ? Bandes d'enfoirés...etc." étaient courants. Seulement, après vérification sur son planning, elle constata que normalement personne ne devait être en présence du patient. Alors, elle était venue voir.
Au travers de la petite lucarne de la porte, elle voyait Offman qui se tortillait dans tous les sens, comme s'il cherchait à éviter quelque chose - ce qui, quand on est entravé, n'est pas facile.
L'homme aperçut son visage au-travers de la vitre.
- Arrêtez ça ! cria-t-il. Arrêtez, bon Dieu !
Pour le coup, elle regarda plus attentivement : non, il n'y avait personne dans la chambre. Rien de visible en tout cas. En bonne employée, elle préféra ne pas prendre de risque. D'abord, l'homme était qualifié de très dangereux... un technomancien d'un bon niveau et militaire accompli. Il pouvait parfaitement simuler. Ensuite, les personnes invisibles ça existait. Et enfin, toutes les ressources de la magie n'étaient pas connues. Alors elle appela le chef de service et la sécurité, sans entrer elle-même dans la chambre.
Moins d'une minute plus tard, le chef apparut (qu'il était beau dans sa blouse blanche ! Avec son stéthoscope autour du cou), ainsi que quatre infirmiers baraqués.
- Que se passe-t-il ? demanda le docteur.
- Regardez vous-même, répondit l'infirmière avec un sourire gêné.
Elle se sentait fondre sur place. Il avait une voix tellement sensuelle.
Après avoir regardé à son tour, le médecin se tourna vers elle. "Il me sourit, ahhh" pensa-t-elle.
- ça fait combien de temps qu'il est comme ça ?
- Quelques minutes.
- Vous n'avez vu personne ?
- Non.
Horreur, il cessa de s'intéresser à elle et il s'adressa aux quatre infirmiers.
- On va entrer. Aussi bien il simule. Normalement, personne ne peut entrer dans cet hôpital sans que je sois averti. Mais par acquis de conscience vérifiez tout de même qu'il n'y ait personne dans la pièce.
Les quatre hommes opinèrent. Le médecin chef ouvrit la porte et ils s'engouffrèrent à l'intérieur. Offman se mit immédiatement à les insulter. Ils n'en tinrent pas compte, au lieu de ça, ils circulaient dans la pièce en remuant les bras et en occupant le plus de place possible. Rien.
Alors le médecin entra à son tour. Quand l'infirmière voulut le suivre, il se retourna : "Non, n'entrez pas, cela pourrait être dangereux".
Oh ! il pensait à sa sécurité... elle rougit de bonheur. Et obéit.
Le médecin se pencha au-dessus d'Offman.
- Putain, arrêtez-ça, hurla celui-ci. ça fait mal.
- Quoi ?
- ça là. J'ai l'impression qu'on me frappe.
Interloqué, le médecin se redressa. On le frappe ?
Il vérifia que les entraves tenaient bien et remonta la chemise du patient au-dessus de sa tête. L'homme protesta, évidemment. Mais bon, un technomancien, on n'allait tout de même pas prendre de gants avec lui.
Rien. Enfin, rien de nouveau. Des marques de coups, l'homme en avait déjà, mais elles avaient au moins une journée d'existence. Pourtant, effectivement, il continuait à se tortiller comme si il cherchait à éviter des coups. Il rabattit la chemise.
- Vous n'avez pas de cas de folie dans votre famille ?
- Connard. Aïe ! Ouille !
- Veuillez me répondre, s'il vous plait. Et cessez de vous tortillez, cela me gêne pour vous examiner.
- Abruti ! lança Offman.
Le médecin ne l'écoutait plus, il palpait avec attention les jambes. Ce qui n'était pas si facile que ça puisque Offman y mettait de la mauvaise volonté.
- Arrêtez de remuer, insista le médecin. Ne faites pas l'enfant, autrement les quatre messieurs seront obligés de vous maintenir.
- Connard, hurla Offman. Je bouge parce que j'ai mal.
- Oui, bien sûr. Enfin, ça n'a pas l'air terrible. Avez-vous été maltraité avant que l'on vous amène ?
- C'est pas... ouille !... Bien sûr que j'ai été maltraité. Vous croyez peut-être que je suis dans un hôpital de dragon de ma propre volonté ? Aïe !
Le médecin regarda son patient en se frottant le menton de la main.
- Moui... c'est peut-être des effets secondaires... ou c'est psychologique. Le choc de vous retrouvé victime.
- Connerie. Ouch ! ça frappe sur tout mon corps. Ce n'est pas vrai, vous êtes complètement con ou vous le faites exprès ?
L'horrible question offusqua l'honorable docteur : " Je vous en prie, monsieur" dit-il. "Je suis médecin, mon seul but est de m'assurer du bien être des gens, qu'ils soient dragon, créature magique, humain... sans préjugé. Même technomancien."
- Arrgh ! Bon, ben alors, croyez moi. ça n'a rien de psychosomatique, insista Offman.
- Mouais... je vais vous donner un léger sédatif. Si ça continue, nous ferons quelques examens. J'avoue que je penche malgré tout pour le choc psychologique, vous êtes en parfaite forme physique. Vous savez, la force de l'esprit sur le corps ? Attendez-moi là, je reviens.
- Abruti ! hurla Offman hors de lui. Je suis attaché, connard. Ce n'est pas drôle.
Mais le médecin ne l'écoutait plus. Il ressortit de la chambre et fut très étonné de constater qu'un des infirmiers le suivait.
- Oui ? C'est pourquoi ?
L'homme paraissait très gêné.
- Alors ?
- Heu... monsieur, est-ce que cet homme fait parti d'un gestalt ?
Le sourcil droit du médecin s'éleva.
- Un gestalt ? Ne soyez pas ridicule, cet homme est un technomancien.
L'infirmier subit le regard courroucé du médecin - de son oncle - et de l'infirmière qui attendait dans le couloir. Prenant son courage à deux mains, il se permit d'insister.
- ça ressemble tout même à un effet de gestalt.
- Ah. Et qu'est-ce que vous y connaissez aux gestalts, mon brave ? Vous les avez étudiés pendant vos brillantes études d'infirmier ?
- Ben... heu... mon oncle, je fais parti d'un gestalt.
Le médecin leva les yeux au ciel.
- Mademoiselle, pouvez-vous m'apporter la fiche du patient ? S'il vous plait ?
Elle partit presque en courant vers son bureau.
- Un gestalt, voyez-vous ça, commenta le médecin. Et... en quoi l'attitude du patient vous fait-elle penser à un gestalt ?
L'infirmier se tortilla de gêne. Même chez les dorés, le sujet était délicat. Grand-père avait beau avoir son propre gestalt, tous ses enfants n'approuvaient pas.
- Ben... il m'arrive de savoir quand un de mes... enfin, vous comprenez... à mal. Dans certains cas, je peux même ressentir leur douleur.
- Aaah. Et dans le cas présent, vous pensez qu'il ressent la douleur d'un de ses... vous me comprenez ?
- C'est possible. C'est un sujet que nous connaissons mal.
Le médecin leva encore les yeux au ciel, sceptique.
L'infirmière était revenue avec le dossier du patient. Le médecin le consulta rapidement.
- Non, pas de gestalt en vue. Et puis aucune information sur le fait que notre patient soit une créature magique quelconque. Un pur humain.
- Alors, ça ne doit pas être ça, admit aussitôt l'infirmier. Excusez-moi d'être intervenu.
- Pas de souci, le rassura le médecin.
Alors que l'infirmière fustigeait littéralement le pauvre du regard.
- Ecoutez, enchaîna le médecin compatissant, je vais tout de même contacter la personne qui nous a envoyé ce patient. C'est un confrère. On ne sait jamais.
L'infirmier avait capitulé sans rechigner, il pouvait bien lui faire cette grâce.
ceci est un jeu, en aucun cas la réalité. Je précise, on ne sait jamais :lol:
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Re: Le roman

Message par gg »

Thiébaut pianotait nerveusement sur son bureau tout en observant Machin se prendre sa rouste quotidienne.
Le médecin de l'hôpital venait de l'appeler. Offman avait un comportement étrange, et la question du médecin était encore plus étrange : appartenait-il à un gestalt ?
Son confrère - un imbécile imbu de lui-même soit dit en passant - lui avait décrit les symptômes. Maintenant, le doute s'était installé dans la tête de Thiébaut. Un affreux doute ! Il avait une connaissance du phénomène des gestalts bien plus poussée que son confrère. Même si celui-ci avait essayé de masquer son incurie dans ce domaine, la description et surtout les horaires des symptômes correspondaient. Machin se prenaient des coups en ce moment, et Offman semblaient les ressentir.
Quelque part, cela était inquiétant. Toutes les conditions avaient été réunies pour que ces deux imbéciles créent un gestalt. Ensemble dans une pièce remplie de réceptacles... Quelle manque de chance ! En plus, sans être aussi spécialiste qu'un féerique, il savait que parfois certains phénomènes propres aux gestalts se manifestaient de façon particulièrement puissante lors de la création. Après ça s'atténuait. Dès que les différents membres avaient conscience de la situation, le gestalt semblait se stabiliser. Mais là... ça ressemblait franchement à ça... un gestalt qui poussait pour se former
Non seulement cela lui ferait perdre un réceptacle, mais en plus cela perturberait l'expérience qu'il menait sur Machin. Sans parler de savoir que faire d'Offman...
Enfin, pour l'instant, il avait envoyé Wilfred chercher Killayana et il l'attendait dans son bureau. Elle avait été la seule personne en présence des deux autres quand ils étaient dans la pièce. Peut-être avait-elle des informations à lui donner ?
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Message par Mizu Hanayuki »

Killayana n'avait pas bronché quand Wilfried l'avait appelée, et elle le suivait à présent d'un pas souple, sans faire le moindre bruit. Elle semblait presque danser lorsqu'elle marchait. Enfin, le majordome ouvrit une porte en chêne ouvragé et s'effaça, stoïque, pour la laisser passer.
Thiébaut se tenait derrière son bureau, pensif, les extrémités de ses doigts jointes. Sans un mot il indiqua un siège à la jeune femme, alors que Wilfried servait le thé. Elle s'enfonça profondément dans le fauteuil en cuir, ses mains caressant légèrement les accoudoirs, comme appréciant leur toucher. D'un mouvement fluide, ses pieds gainés virent se poser, croisés, sur le coin droit du bureau. Thiébaut observa ses bottes à talon noires brillantes boutonnées jusqu'en haut de ses cuisses. S'arrachant à la contemplation de l'élégante demoiselle, il demanda sèchement :
- Que préférez-vous?
- Jasmin.
Le silence s'installa jusqu'à ce que le majordome quitte le bureau. Thiébaut, qui espérait impressionner Killayana en fut pour ses frais : les yeux verts, le défiant, ne se baissaient pas, et il dut rompre la joute en reportant son regard sur sa boisson.
Prenant son courage et sa tasse de thé à deux mains, il commença :
- Hier, vous avez vu le technomancien et Machin dans la même pièce.
Elle resta muette, et but son thé, l'ignorant. Il reprit, plus pressant à présent, exigeant des réponses:
- Il semblerait qu'un lien ait pu se former entre les deux hommes. Avez-vous remarqué quoi que ce soit?
- Ils ont formé un gestalt : vous vous demandez si j'ai pu assister à la création de ce gestalt, et quel est l'objet qui les a réuni.
Sa phrase n'était pas une question. Thiébaut avala de travers et cacha tant bien que mal son trouble derrière une serviette. Dieu, comment faisait-elle?
Remarquant la gêne de son employeur, Killayana découvrit ses dents blanches en un sourire qui lui rappela un certain chat du Cheshire.
- Vous aviez connaissance de l'apparition d'un gestalt et vous ne m'en avez pas informé, s'écria hors de lui le docteur!!
Killayana haussa les épaules et parla de sa voix basse, toujours égale :
- Vous ne m'avez pas posé de question sur ce qui s'était passé dans la salle. Et il était évident vu la force de l'objet-gestalt que bien assez tôt ils auraient trouvé un moyen de se retrouver.
- Alors, vous l'avez vu et vous n'avez même pas essayé de l'empêcher!
- Allons ne soyez pas ridicule, vous-même êtes membre d'un gestalt, vous savez bien que personne ne peut prévoir la formation de ce genre de lien et encore moins empêcher qu'il se crée. Au reste, ne vous est-il pas venu à l'esprit que Machin s'était réveillé et était allé jusqu'à cette salle dans laquelle il n'était jamais entré justement parce que l'objet l'appelait?
- Mais, mais, bégaya Thiébaut, il y a d'autres dragons ici qu'il aurait pu appeler, pourquoi... pourquoi...
- Pourquoi justement fallait-il que ce soit votre sujet d'études? compléta Killayana. Je n'en ai aucune idée.
Cette constatation sembla l'amuser et un sourire joua sur ses lèvres.
- Qu'est-ce que je vais faire?
- Vous savez comme moi qu'un gestalt ne peut être détruit si on veut préserver l'intégrité de ses membres. Et vous tenez beaucoup à la vie de votre petit sujet d'étude, n'est-ce pas?
- Il faut donc que je ramène le technomancien ici.
Cette perspective sembla atterrer le médecin.
- Ne vous en faites pas, à présent, il aura à cœur de préserver Machin. Vous gagnez au change un garde du corps expérimenté que vous n'aurez même pas à payer, remarqua ironiquement la jeune femme.
Le regard glacial qu'il lui lança ne l'intimida pas le moins du monde.
- Et attendez-vous à recevoir un nombre croissant d'invités. Le gestalt n'a pas fini de se former, soyez-en sûr.
- Alors, cela signifie qu'il faut que je surveille tous les êtres magiques des environs!
- Pour les empêcher d'approcher ou pour sélectionner ceux qui vous plairont? demanda, cinglante, Killayana. Un gestalt attire qui lui chante! Et même en admettant que vous l'éloigniez de tout être magique à des kilomètres à la ronde, l'objet les appellerait à lui de plus loin au besoin.
- Au fait, lequel de mes réceptacles ai-je perdu?
- Une ravissante bague vénitienne, en argent, avec un saphir, datant vraisemblablement du XIVème siècle.
- QUOI!!!!!!!!!!!???????
Killayana, semblant à présent franchement s'amuser de la situation, laissa se dérouler le flot d'injures que nous ne retranscrirons pas ici (par manque de place).
- Mais c'est un réceptacle unique, on ne sait même pas comment il a pu être créé, une pièce inestimable, mais enfin c'est insensé! Je ne peux la laisser à personne, encore moins à une hydre, sachant à quel point ils sont versatiles.
- Si cette bague était si précieuse, comment se fait-il que vous n'ayez pas remarqué sa disparition?
- QUOI? Elle a disparu?
Thiébaut, qui s'était levé durant sa tirade, s'affala si brutalement que s'il n'y avait eu le siège, il aurait fini fort peu élégamment par terre.
- C'est Machin qui l'a en sa possession, bien évidemment. Il n'a aucune idée de pourquoi il est tant attiré par elle, mais il ne la laissera pour rien au monde.
- Mais il aurait pu la détruire!
Killayana émit un rire de gorge qui ressemblait à un ronronnement :
- Il ne voudrait détruire cette bague pour rien au monde! Et en admettant qu'il le veuille, même avec sa force incroyable, il en serait incapable, la bague en ressortirait sans une égratignure.
- C'est insensé!
Elle ne releva pas l'exclamation du dragon. Thiébaut se rua sur son téléphone et composa fébrilement un numéro.
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Message par gg »

Pourtant, au bout de quatre chiffres, il stoppa brusquement et reposa le combiné. Puis regarda Killayana de travers.
- Comment savez-vous que je fais parti d'un gestalt ? Quasiment personne n'est au courant.
Elle se permit un large sourire, sans répondre, avec une petite étincelle d'amusement dans ses grands yeux verts.
- Alors ? insista-t-il.
Lui ne souriait absolument pas.
- Vous appeliez sur Paris ? Peut-être le propriétaire de la bague ? J'imagine que c'est une sérieuse perte.
Thiébaut ferma les yeux quelques instants, prit une grande inspiration.
- Je comprends que vous ne vouliez pas me donner vos sources, mademoiselle, dit-il d'une voix doucereuse, mais comprenez que c'est un choc pour moi. C'est un secret que je protège activement. J'ai d'importantes relations, avec des personnes très bien placées qui n'apprécient pas de discuter avec des gens qui font partie d'un gestalt. Ils ne comprennent pas que ce n'est pas volontaire, que si j'avais pu l'éviter, je l'aurais fait. Je ne souhaite en aucun cas faire du mal à quelqu'un, mais pour protéger mon secret, ainsi que mes amis, il est nécessaire que je sache comment vous l'avez appris. S'il vous plait.
Elle fut tentée. C'était vrai que ses arguments étaient convaincants. Il avait l'air si triste, si désireux d'apprendre. Elle le comprenait, il avait raison : beaucoup de dragons faisant preuve de racisme envers les gestalts, c'était une situation potentiellement dangereuse...
Elle entre-ouvrit la bouche, prête à répondre... avant de la refermer brutalement. Elle secoua la tête vivement, comme pour se réveiller.
- Cessez immédiatement, dit-elle d'une voix froide. Ou je vous tue.
Thiébaut se redressa sur son siège de surprise. Voilà qui était peu commun, il était plutôt bon dans ce domaine. Manifestement, elle aussi. Ainsi que pour tuer les gens...
- Désolé, s'excusa-t-il aussitôt. Un réflexe. En revanche, cela est vrai que c'est d'une importance vitale pour moi.
- Je déteste ça. Ne recommencez jamais.
Ils se dévisagèrent un instant. Il observa les yeux verts, ils étaient maintenant très pâles. Presque transparents. Elle fulminait carrément. En fait, Thiébaut se dit qu'il avait eu de la chance de ne pas avoir été tué sur le champ. Une telle réaction venant de quelqu'un aimant si peu montrer ses sentiments cachait quelque chose. Un trauma quelconque... une histoire de famille ?
- Le thé refroidit, dit-il pour détendre l'atmosphère.
Elle le fixa encore un court instant avant d'attraper la anse de la tasse. Sa main tremblait presque.
Ils burent leur thé. Elle tenait sa tasse à deux mains et avait fermé les yeux. Thiébaut, lui, buvait mais regardait la demoiselle. Il avait eu un réflexe stupide, une professionnelle de son niveau se devait d'être protégée contre ce genre de pratique... que la protection soit naturelle ou magique... cela n'avait pas d'importance.
Elle reposa la tasse en premier. Parfaitement détendue à présent. Elle souriait de nouveau.
- Il est très bon.
- Je le fais importer directement de Chine. J'ai un neveu qui travaille là-bas. Il organise, enfin il essaie d'organiser, une ferme par le biais d'une ONG.
- Je fais toujours une enquête sur mes employeurs. Votre appartenance à un gestalt est plus une déduction qu'autre chose. J'ai tenté le coup pour avoir une confirmation.
Si cela l'avait amusée de voir Thiébaut aussi nerveux, elle ne pouvait pas se permettre de s'en faire un ennemi. Trop bien placé dans les hautes sphères draconiques.
- Ah ! Il va donc falloir que je fasse plus attention. J'essayerais de ne pas me faire avoir une prochaine fois.
Ils sourirent tous les deux.
- En revanche, reprit-il, même si j'imagine que vous ne m'expliquerez pas, comment avez-vous estimé la puissance du gestalt en formation ? Ou même, compris aussi vite sa formation ?
Elle agrandit encore son sourire.
- Vous avez raison. Disons que j'ai souvent travaillé pour des féeriques. Ils ne sont pas avares de renseignement sur les gestalt. J'ai un peu d'expérience.
- "Un peu...". Doux euphémisme. Au moins cela sera utile. A mon avis, il y a peu de chance que mon neveu soit très au courant. Je ne parle même pas de Dorskaritov.
Le nom du jeune dragon blanc flotta dans les airs comme une bonne plaisanterie.
- Et par hasard, reprit-il d'une voix légère, il n'y a pas de risque que vous soyez aspirée par le gestalt ?
Elle eut un petit rire, une douce cascade, toute en retenue. Absolument charmante.
- Si je répondais, vous sauriez à quelle race j'appartiens, dit-elle. Pour les mêmes raisons que vous cachez votre gestalt, je ne tiens pas à ce que ça se sache. Je tiens à être engagée, ou pas, uniquement sur mes compétences professionnelles, pas pour mon appartenance à telle famille ou race. Ce d'autant plus, que cela pourrait être dangereux dans ma profession qu'on connaisse mon origine. Dites-vous que si je fais partie de ce gestalt, je protègerais Machin d'autant plus.
- Je comprends, capitula-t-il - ça pour comprendre, il avait compris. Même les sous-entendus - Vous avez une vie bien compliquée. Bon, et bien, je crois que nous nous sommes tout dit. Si cela ne vous ennuie pas, je dois passer un coup de téléphone. Je sais que votre survie dépend de vos informations, mais en l'occurrence, ma survie dépend aussi de mes petits secrets. Si vous voulez bien vous donnez la peine.
Il se leva et montra la paume de ses mains.
Elle resta confortablement assise. "Cela peut-il avoir un impact sur mon travail ? " demanda-t-elle.
- Sincèrement, je ne sais, admit-il en haussant les épaules. Cela va dépendre de l'attachement de la personne pour cette bague. N'ayez crainte, je vous tiendrai au courant.
Elle accepta enfin de se lever et fut raccompagnée à la porte par un Thiébaut prévenant.
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Message par Mizu Hanayuki »

Offman reprenait son souffle : l'insupportable douleur avait disparu et il pouvait enfin respirer. Un bruit de pas se rapprochant et de voix se querellant l'alerta. Visiblement le médecin-chef était furieux. Il entra dans la pièce et ordonna sèchement aux infirmiers :
- Détachez-le!
Stupéfait, Offman observa les dragons le détacher de ses entraves. Il n'y comprenait rien.
- Que se passe-t-il?
- Il semblerait que quelqu'un nécessite votre présence. Vous n'avez plus rien à faire dans cet hôpital.
Incrédule, il suivit les infirmiers dans les couloirs aseptisés de l'hôpital. Il était libre de ses mouvements, mais où donc l'emmenait-on? Bientôt il atteignit l'extérieur de l'hôpital. On le fit monter dans une voiture, et à peine fut-il installé qu'un chauffeur muet démarra et l'emmena il ne savait où. Durant l'heure que dura le trajet, il ne cessa de s'interroger. Qu'est-ce qui pouvait bien expliquer un changement d'attitude aussi radical? A qui devait-il sa liberté? Où allait-il? Allait-il revoir Machin? Pourquoi cette hydre ne quittait-elle jamais ses pensées? En bref, tout ceci pouvait se résumer à "Mais qu'est-ce qui se passe bordel?".

Machin se reposait allongé sur l'herbe fraiche. Il observait Julien et Dors qui discutaient. La séance était finie, et étrangement, il se sentait... incomplet. Puis le malaise diminua, pour disparaître complètement au moment où une voiture s'arrêta devant la porte du manoir. De la voiture descendit un Offman complètement déboussolé. Au même moment, Killayana sortit de l'intérieur, et il se mit à blêmir. Il recula, terrorisé et bafouillant :
- Non, je vous en prie, j'ai tout dit, je le jure!
La jeune femme, agacée, claqua la langue et dit :
-Allons, Franck, je ne vous ferai rien, vous n'êtes pas là de mon fait.
Le technomancien cessa de reculer mais ne parut pas soulagé pour autant. Killayana n'arrêta pas son mouvement et se rapprocha de Machin. Elle se pencha vers lui et sa longue chevelure détachée tomba en rideau sur son visage, le caressant comme des plumes.
- Machin, personne ne te prendra la bague, mets-la donc à ton doigts.
Machin frissonna en entendant la voix basse de la jeune femme. Charmé, il prit la bague de sa poche et l'enfila à son index gauche. Killayana s'était reculée, et un léger sourire jouait sur ses lèvres. Le soleil se posa sur la bague qui brilla brièvement d'un éclat bleu, puis reprit sa couleur de nuit. Offman se sentait bien. Son inquiétude avait disparu. Il était à sa place.
Modifié en dernier par Mizu Hanayuki le lun. 13 févr. 2012, 19:04, modifié 1 fois.
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Message par Mizu Hanayuki »

Thiébaut observait Machin et Offman envoûtés par la bague. Il était en colère d'avoir perdu un objet si précieux, mais après tout, cela lui permettrait d'étudier de plus près les gestalts, et en particulier comment celui-ci allait fonctionner sachant qu'aucun de ses deux membres (pour l'instant) n'avait conscience de sa véritable nature. Il était face à son écran, mains croisées sur sa poitrine. Soudain il se sentit mieux, et son esprit s'apaisa. Wilfried était entré dans la pièce. Il sourit : comment en vouloir à Offman, il comprenait parfaitement son sentiment de manque, et puis le pauvre n'avait rien demandé. Toute la question était de savoir à quel être magique ils avaient affaire. Un torse puissant se colla contre son dos, et deux bras croisés se posèrent sur ses épaules. Il tourna la tête à gauche et sourit à son ami.

"- Ne leur en veux pas, lui susurra Wilfried à l'oreille. Tu es passé par là toi aussi, tu sais à quel point ça peut être déstabilisant.

- Crois-tu qu'elle fasse partie du gestalt? en disant ces mots, son regard se porta sur la mince silhouette noire, sur le bord inférieur droit de l'écran. Nul besoin de préciser à qui ce pronom faisait référence.

- Si ce n'est pas le cas, elle a l'air de s'être érigée en protectrice du gestalt. Peut-être que c'est une féérique. Elle est rapide.

- Non, dit Thiébaut en secouant la tête, je doute que ce soit une de mes cousines. Mais que peut-elle bien être?

- Nous verrons avec le temps. Détends-toi, je doute qu'avec elle comme garde du corps quoi que ce soit puisse arriver à Machin."

Thiébaut soupira comme Wilfried se détachait de son corps et commençait à lui masser les épaules. C'est vrai qu'il était extrêmement stressé ces derniers temps.

"- Alexandre...
Thiébaut sursauta en entendant son ami user de son prénom.

- Kevin et Swan me manquent, déclara Wilfried pensif.

- Je sais, à moi aussi ils me manquent. Mais ils ne peuvent pas être avec nous en ce moment, tu le sais comme moi. Même toi, tu n'es pas supposé rester avec moi. Tu prends beaucoup trop de risques, reprocha Thiébaut à son ami.

- Tu sais très bien qu'il était hors de question que je m'éloigne de toi, et puis tu as besoin d'un garde du corps, répondit Wilfried d'un ton sans réplique. "

Thiébaut baissa les bras. C'était bien le seul sujet sur lequel le majordome aurait toujours le dernier mot. L'avenir ne s'annonçait pas rose, mais tant qu'il avait Wilfried auprès de lui, il ne pouvait s'empêcher d'espérer.
Modifié en dernier par Mizu Hanayuki le jeu. 01 mars 2012, 03:24, modifié 2 fois.
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gg
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Re: Le roman

Message par gg »

Killayana aussi observait les deux hommes. Deux enfants qui se montraient leur dernière trouvaille. Elle eut même un petit sourire attendri.
Sourire qui disparut quand elle entendit deux personnes qui arrivaient. Un pas léger et un pas lourd. Pas besoin de se retourner pour savoir qui s'était. Les problèmes commençaient. Elle ne savait pas encore si elle avait le droit de parler du gestalt à ces deux là.
- Qu'est-ce qu'il fout là, lui ? tonna Dorskaritov. Il est là pour la bouffe ?
- Moi, j'ai l'appétit coupé, nota Julien.
"Toujours les mêmes" pensa Killayana. Mais ils n'avaient pas tort, il fallait régler la question au plus vite. Tant pis pour l'avis de Thiebaut, elle ne pouvait pas laisser Offman se faire blesser.... et avec Dors... Alors elle s'intéressa enfin à eux.
- Il faut que je vous parle. En privé, rajouta-t-elle en désignant Offman et Machin de la tête.
Les deux imbéciles lui sourirent.
- En privé, avec vous mademoiselle. Je n'osais en espérer tant.
Elle soupira.
- Julien, épargnez-moi votre sourire... et vos blagues vaseuses. C'est sérieux et cela concerne le boulot.
Il continua à sourire de toutes ses dents blanches.
En revanche, Dors était devenu sérieux.
- On peut les laisser là ? demanda-t-il. Parce que je peux le tuer si vous voulez. Avec plaisir.
- Je n'en doute pas. Vous me suivez ou pas ?
- Au bout du monde, affirma Julien.
Pourtant, bien qu'il suive effectivement Killayana, il jeta un oeil intéressé sur le couple contemplatif. Elle les emmena dans le salon. Après tout, c'était encore la façon la plus simple de mettre Thiébaut au courant.
- Bon, dit-elle. Asseyez-vous.
Ils obéirent sans rechigner. Julien était redevenu sérieux et Killayana voyait bien qu'il devait se douter de quelque chose. Ce qui n'était pas le cas de Dors. Il continuait à ronchonner.
- Pourquoi il est là, l'autre ? Je veux le tuer.
- Je ne crois pas que ce soit possible, lui expliqua Julien.
- Moi non plus, rajouta Killayana. Il semblerait que lui et Machin forment un gestalt. C'est la raison de sa présence.
Devant l'annonce assez brutale, Julien eut un petit air entendu et Dors un haussement de sourcils.
- Hein ? clama-t-il. Je ne vois pas en quoi ça nous empêche de le tuer. Un coup de dent et hop, à la trappe.
Les deux autres en restèrent figés de stupeur.
- Quoi ? fit Dors en les regardant.
- Non, mais tu te rends comptes de ce que tu dis ? lui demanda Julien.
- Bah heu... on le tue. C'est un techno, on tue les techno... c'est la règle. Je ne vois pas où est le problème.
- Connaissez-vous bien les gestalts ? demanda Killayana.
- Bof... comme ça, admit-il. Vous savez, je ne suis pas féerique ; dans ma famille c'est un sujet qu'on évite plutôt.
Elle leva les yeux au ciel. Un blanc ! Que pouvait-on attendre d'autre d'un blanc ? Surtout aussi fidèle.
- Julien, pouvez-vous lui expliquer ? Moi, je crois que je n'en aurais pas la force.
- Oooui... C'est bien parce que vous me le demandez.
C'est manifestement à contre-coeur qu'il s'exécuta. Dors resta sage comme une image pendant toute la durée de l'explication. Le passage sur les effets secondaires d'un mort au sein d'un gestalt fut la partie la plus délicate. Celle où Julien insista lourdement. D'ailleurs, c'est par cette partie qu'il choisit de terminer, histoire que ce soit la dernière chose qui reste à l'esprit de Dors.
Lui et Killayana attendirent ensuite sa réaction.
ceci est un jeu, en aucun cas la réalité. Je précise, on ne sait jamais :lol:
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Amaury
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Re: Le roman

Message par Amaury »

- C'est bien gentil votre histoire mais je ne vois pas pourquoi je devrait me priver de le crever tout de suite, comme ça, d'un coup de dents, sur la pelouse.
Les deux autres se regardèrent interloqués.
- Attendez, l'autre est déjà cinglé, ça ne changera pas la donne de son côté ; le techno a visiblement trop de renseignements sur nous et il y a peu de chances qu'il parle de ses comparses donc c'est un danger. Quand au fait que ce soit un être magique, qu'est-ce que vous voulez que j'en ai à foutre ? Résultat : que je le tue ou que je ne le tue pas ça ne change rien sauf que ça me détend. Vous avez de meilleurs arguments ou vous allez encore essayer de vous faire passer pour des défenseurs de la veuve et du gestalt ? Parce qu'il faudrait peut être vous rappeler que dans les contes, la princesse, nous, on la bouffe. Faudrait peut être songer à ne pas se tromper de côté ! Je vous donne dix secondes pour me sortir de bons arguments ou je transforme cette pelouse en pyramide aztèque et je fais un sacrifice humain.
Ca y est, je suis le maître du monde !

Viendez si vous l'osez !
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Re: Le roman

Message par gg »

- Déjà, j'estime que vous vous méprenez sur Machin, répondit Killayana. Il est loin d'être cinglé. Je dirais même que par rapport à ce qu'il a vécu, il est particulièrement sain d'esprit.
- ça, mauvais argument, commenta Dors. Il est cinglé.
- ben, pas vraiment, admit Julien. Du moins pour une hydre.
Dors lui fit les gros yeux. Voilà que son ami prenait le parti de la demoiselle. Toujours cette foutue tendance à vouloir faire plaisir aux dames...
Devant ce sombre regard, Julien déglutit mais maintint le cap.
- NOn, sérieux, par rapport à d'autres hydres que j'ai pu rencontrer, il n'est pas pire. A part le coup des trois personnalités, mais ça bon, c'est une hydre. Et avec ce qu'il a vécu, c'est vrai qu'il est plutôt stable. Admet le.
Dors fit la moue. S'il mettait une certaine mauvaise foi de côté, il devait bien admettre que ce n'était pas faux. Mais il insista :
- D'accord, mais le problème ce n'est pas Machin, c'est Offman.
Killayana sourit, ce dragon était une tête de mule, qui jouait les ânes bâtés.
- Arrêtez... dit-elle. Vous n'en avez rien à faire d'Offman. Maintenant qu'il est lié à Machin, vous savez très bien qu'il ne fera rien qui pourrait le mettre en danger. Dites simplement que cette mission vous déplait et que vous cherchez un prétexte pour arrêter. Et si vous voulez un argument pour ne pas tuer Offman, dites vous que je vous tuerai si vous essayez. Si vous voulez partir, personnellement, je ne vous retiens pas.
Dors se figea un instant. Puis il regarda de nouveau Julien : "Ce n'est pas le cas de tout le monde" dit-il.
Julien leva les yeux au ciel.
Ils firent silence pendant un instant.
- Et on gère cette histoire de gestalt comment ? reprit finalement Dors. Parce que là, les histoires de ton oncle, je doute que ça tienne longtemps avec Offman. Le secret on peut lui dire adieu. Et puis, merde, la donne a changé, je ne vais pas rompre mon contrat, mais j'estime qu'il faut qu'on en rediscute.
- D'accord, répondit Julien. On va demander à mon oncle de nous augmenter, je doute que ça pose problème. Et pour le gestalt... ? finit-il en regardant Killayana.
- Je ne sais pas encore. C'est à votre oncle de décider... pour l'augmentation et pour le gestalt. Au demeurant, il y a peut-être d'autres soucis dont nous devront discuter.
- Ah ??? souffla Dors. Qu'est-ce qu'il y a encore ?
- Peut-être un souci avec l'objet gestalt. Mais je préfère que nous en discutions en présence de monsieur Thiébaut.
Dors secoua la tête de dépit. Cette histoire puait de plus en plus. Il leva les yeux au plafond.
- Hé... oncle Thiébaut. Sérieux, il faudrait qu'on discute, lança-t-il à la cantonade. Sortez donc de votre tour d'ivoire.
ceci est un jeu, en aucun cas la réalité. Je précise, on ne sait jamais :lol:
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